Publié le 09/09/2019 - 3 minutes de lecture

MARCEL est fier d’accueillir un nouveau rédacteur : Goupil(e) le bon mot. Chaque mois, il vous proposera de découvrir l’origine et le sens de certaines expressions ou mots étranges encore courants dans notre vocabulaire. Arts de la table, commerce, justice, finance, architecture, monde animal, militaire et monde du jeu, autant d’univers qui ont forgé de nombreuses expressions, utilisées aujourd’hui de manière parfois totalement décalée de leur sens d’origine !

Septembre : on retourne en classe ! (1/2)

Comme chaque année, dès potron-minet, les écoliers s’en retournent à l’école. S’ils ne s’endorment pas sur leurs lauriers, ils seront vite autonomes, et pourront se vanter d’avoir la science infuse, sans être tout le temps sous la férule de leur enseignant(e)

Cette semaine voici déjà 2 expressions qui ont un lien avec l’éducation ! (Ne manquez pas la suite dans 2 semaines).

Dès potron-minet

Amusante expression, qui signifie « dès le petit matin », ou « de bon matin ». Qui de mieux que les enfants, tirés de leur sommeil après 2 mois de vacances, pour apprécier ce drôle d’attelage de mots, alors que le soleil n’est même pas encore levé ?

Décomposons la formule : Minet, c’est encore facile : on parle là de chat, dans un petit nom qui n’est pas sans rappeler les mots affectueux entre amoureux : mon minet, mon petit chat. Potron est plus difficile : il faut y voir l’ancien mot posteron, variante de postérieur, tout droit issu du latin post, « après ». « Celui qui vient après, pardi, c’est le derrière », note avec malice Alain Rey[1]. On évoque donc le derrière du chat, sa queue, qui parfois, comme les écureuils, cache tout le reste de l’animal.

La formule évoque donc la queue du chat que l’ont voit au petit matin, quand les chats de gouttière, qui sont très actifs la nuit, passent au loin. L’expression est tout de même bien plus poétique que « dès qu’on voit le cul du chat » pour parler du petit matin !

[1] Alain REY, 200 drôles d’expressions que l’on utilise tous les jours sans vraiment les connaître, Paris, Le Robert, 2015.

S’endormir sur ses lauriers

Dans la mythologie grecque, le laurier symbolise la valeur et la vertu. Tressées en couronne, les feuilles de laurier sont posées sur le front des poètes célèbres, des athlètes victorieux ou des guerriers vainqueurs, en somme, de tous les lauréats (du latin, laureatus, « couronné de lauriers »). La récompense devient ici le signe de la réussite. Au XVIIe siècle, celui qui avait connu la gloire pouvait se « reposer sur ses lauriers » en s’accordant un repos bien mérité. S’endormir sur ses lauriers a pris un sens plus retreint : après une première victoire, le héros (qui a réussi son inscription à ParcoursSup ?), reste sur ce succès et ne fait plus rien.

La suite dans deux semaines ! Restez connectés !

GOUPIL(e) LE BON MOT

Goupil(e) le bon mot a rédigé cet article.

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