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Publié le 10/09/2020 - 9 minutes de lecture
Si vous aimez lire, vous avez difficilement pu passer à côté de l’événement de cette fin d’été: la rentrée littéraire.
Comme chaque année à cette période, les maisons d’édition publient leurs livres stars, les auteurs à succès que tout le monde attend, mais aussi des premiers, second, troisièmes… romans, surprenants. Des titres sur lesquels les éditeurs misent beaucoup.
Cette année, 511 romans figurent au menu. C’est beaucoup (bien que moins que l’an dernier). Alors pour vous y retrouver, je vous propose une petite sélection. Basée sur mes envies lectures de la rentrée, mais aussi sur les avis d’autres lecteurs partagés sur Instagram et qui m’ont convaincue de la qualité des textes que je vais vous présenter.
Vous pourriez regretter de passer à côté
Betty
Tiffany McDaniel
Traduit par François Happe
Chez Gallmeister
Pourquoi le lire ? Parce’qu’il semble être l’un des grands grands livres de cette rentrée, et peut-être de cette année, et peut-être plus.
Il m’avait déjà été très chaudement recommandé dès le mois de juillet par mon libraire qui l’a lu en avant première. Et puis les avis et chroniques ont commencé à fleurir confirmant le sentiment que ce roman fera date. Je ne l’ai pas encore lu, aussi je vous partage l’extrait de l’avis de @madame.tapioca en qui je place mon entière confiance en matière de textes littéraires.
« [ S’il ne fallait en lire qu’un ] … Tiffany McDaniel à réussi l’équilibre parfait entre douceur et souffrance. Elle a écrit un roman qui vous reste tatoué quand vous tournez la dernière page, un roman qui va marquer l’année de tout ses lecteurs, un roman de la trempe de ceux que l’on lira encore dans de nombreuses années.«
Le Silence des vaincues
Pat Barker
Traduit par Laurent Bury
Chez Editions Charleston
Mon coup de cœur _ Dans le camps des Grecs aux pieds de Troie, les captives. Femmes du peuple, filles de rois, princesses, esclaves… Toutes arrachées à leurs cités et conduites sur cette immense plage occupée depuis 9 ans déjà, pour prendre le rôle d’objet. Celui qui tisse, celui sert, celui soigne, celui qu’on frappe, celui qu’on offre comme un trophée.
Briséis est de ces femmes. Épouse de Roi, elle est attribuée à Achille, comme cadeau en récompense de sa bravoure. C’est vrai qu’il s’est distingué pendant le pillage de Lyrnessos. Il a massacré sans discontinuer les hommes jeunes ou moins jeunes qui protégeaient la ville. Il a tué l’époux de Briséis, mais aussi ses frères. Sous ses yeux impuissants.
Et c’est sous ces même yeux impuissants qu’elle lui est offerte. Elle devient “ça”. Un cadeau. Elle n’a pas son mot à dire. On attend d’elle, comme des autres, le silence et l’ordre. Mais sous sa docilité apparente, on sent en Briséis gronder la colère. L’ennemi est là, elle le sert. C’est lui qui la protège. Lui pourtant aussi qui la viole. Elle le hait mais elle sait qu’aux mains des autres ce serait pire.
Le Silence des Vaincues donne la parole à Briséis. C’est par ses yeux, par ses mots que le lecteur suit la Guerre de Troie telle que Pat Barker nous la présente.
Vous n’avez pas lu les grands textes de la mythologie Grecque mais vous avez vu le célébrissime film Troie ? Oubliez tout ce que vous avez vu, offrez-vous un autre regard, celui des vaincues.
Nickel Boys
Colson Whitehead
Traduit par Laurent Bury
Chez Albin Michel
Couronné du Prix Pulitzer 2020, ce roman mérite toute votre attention, et la mienne aussi ! Parce qu’il est inspiré de faits réels saisissants. Parce qu’il s’inscrit dans l’Amérique ségrégationniste des années 60 et qu’il porte des thématiques malheureusement encore d’actualité.
Parce que l’auteur fait partie des rares à avoir reçu deux fois le prix Pulitzer (le premier lui ayant été décerné pour Underground Railroad), ce qui en dit long sur la qualité de ses textes et des recherches menées pour l’écriture de ce texte.
Je ne l’ai pas encore lu, aussi, j’emprunte les mots de @fabrice_del_dongo pour vous permettre de vous faire une idée sur ce titre.
« Floride dans les années 60. Elwood Curtis est un garçon intelligent et vertueux qui vit avec sa grand-mère bien-aimée et stricte qui le maintient dans le droit chemin. Il est pris par le feu et les idéaux de Martin Luther King.
Malgré les discriminations vécues par les afro-américains à son époque, il est promis à un bel avenir universitaire.
Tout tombe à l’eau le jour où il est injustement arrêté par la Police. Il est envoyé à la Nickel Academy, une maison de correction où se pratique le racisme et la torture.
Dans ce roman, Colson Whitehead, double prix Pulitzer s’est inspiré de faits réels. Il a découvert en 2014 l’existence de cette école et a décidé d’en faire la pièce centrale de son nouvel ouvrage.
Le récit est parsemé de citations de survivants de la Nickel Academy et même du King lui-même.«
Les premiers romans ultra-prometteurs
Des textes forts, des premiers romans qui méritaient que l’attention d’un éditeur se porte sur eux. Place, ici aussi, aux mots de celles et ceux qui les ont lu et ont été conquis. Retrouvez leurs avis complets sur leurs posts Instagram.
Le Dit du Mistral
Olivier Mak-Bouchard
Editions Le Tripode
Prix Première Plume 2020
» Le contenu est aussi beau que la couverture. Cette lecture m’a littéralement enchantée. C’était magique. Du prologue à l’épilogue, je me suis doucement laissée porter par cette histoire fantastique où la nature de la Provence chantait doucement à mes oreilles.
Dans ce roman, les légendes et les rêves ont la part belle, l’écriture est chantante, merveilleuse ! Franchement, des livres comme ça, j’en veux encore !
Et si vous ne l’avez pas encore compris, ce livre mérite d’être lu par tous. Il est tout simplement magnifique. »
Je suis la bête
Andrea Donaera (traduit de l’italien par Lise Caillat)
Editions Cambourakis
« Ce roman claque et sonne comme une gifle qui par sa force vous projette à terre.
La violence de ses personnages n’a d’égal que la noirceur de l’univers dans lequel ils évoluent, celui de la Scrada, autrement dit la Mafia dont les agissements sont d’une radicalité effrayante dans le petit village des Pouilles où se noue l’intrigue.
Ici, quand on déplaît au milieu, on se retrouve avec un bras cassé en signe d’avertissement, puis la tête broyée en un magma qui ne permet plus de distinguer la chair des os. »
Côté bandes dessinées et romans graphiques
Toutes 3 ont attiré mon attention, pour en lire certaines il faudra être plus ou moins patient, mais je pense que nous n’en seront pas déçus. Pour avoir toutes les infos, et lire un extrait, cliquez sur les photos !
Cy (Scénario, Dessin)
Des destins de femmes sacrifiées sur l’autel du progrès.
Résumé de l’éditeur : New Jersey, 1918. Edna Bolz entre comme ouvrière à l’United State Radium Corporation, une usine qui fournit l’armée en montres. Elle recouvre les cadrans à l’aide de la peinture Undark (une substance luminescente très précieuse et très chère). Les filles de l’usine s’entendent bien et sortent même ensemble le soir. Elles se surnomment les « Ghost Girls » : par jeu, elles se peignent les ongles, les dents ou le visage afin d’éblouir (littéralement) les autres une fois la nuit tombée. Mais elles ignorent que, derrière ses propriétés étonnantes, le Radium, cette substance qu’elles manipulent toute la journée et avec laquelle elles jouent, est en réalité mortelle. Et alors que certaines d’entre elles commencent à souffrir d’anémie, de fractures voire de tumeur, des voix s’élèvent pour comprendre. D’autres, pour étouffer l’affaire…
Frank Pé (Scénario, Dessin)
D’après Winsor McCay
Résumé de l’éditeur : Quand Frank Pé s’empare de « Little Nemo », le petit garçon rêveur créé par Winsor McCay en 1905 pour le New York Herald, c’est pour le promener dans son imaginaire poétique et naturaliste, pour l’inviter d’un siècle à l’autre à poursuivre ses voyages oniriques à la découverte des rêves d’un autre artiste.
À l’origine, ces planches ont été publiées aux éditions Toth sous forme de deux ouvrages de luxe. Elles sont nées d’un défi lancé par un galeriste à l’auteur. « Et si tu faisais tes propres pages de Little Nemo ? » Ce dernier s’est facilement laissé convaincre de replonger dans l’oeuvre révolutionnaire de Winsor McCay, le dessinateur américain qui aimait jouer des échelles et de la narration en explosant littéralement le cadre convenu de la bande dessinée. Frank Pé s’approprie cette grammaire dans un hommage magistral à la couleur directe et en grand format. Il livre alors, sous la forme d’une série de rêves traversés par ses réflexions personnelles, une véritable ode à la nature, à l’enfance, à l’innocence, à la vie.
Jordi Lafebre (Scénario, Dessin)
Résumé de l’éditeur : C’est l’histoire d’un amour à rebours. Une passion platonique mais éternelle entre deux êtres. D’un côté, il y a Ana, sexagénaire charismatique. Une battante au grand cœur qui impose le respect. De l’autre, il y a Zeno. Célibataire endurci. Un esprit libre et voyageur, aussi séduisant que mystérieux.
Au fil des années, ils ont tissé ensemble un amour impossible et intarissable. Tout en égrainant les excuses qui ont empêché qu’elle ne prenne forme, on remonte le temps de cette romance et de ses méandres… jusqu’à sa source.