Publié le 08/05/2022 - 5 minutes de lecture

Ils sont dans l’ombre : leur rôle, faire toute la lumière sur la culture, le patrimoine et l’actu’. MARCEL a choisi de leur donner de la voix. Ce mois-ci, nous avons demandé à Boris Blanco, le nouveau directeur général du Festival de La Chaise Dieu, de jouer le jeu des questions/réponses. 

📸 Portrait réalisé par Bertrand Pichène

○ Tu viens d’où ?

De Nice, sur la côte d’Azur.

○ Tu es arrivé quand en Haute-Loire ?

Je suis arrivé par un froid glacial le 12 février et je m’y suis installé complètement début mars.

○ En quoi consiste ton métier concrètement ?

Mon métier consiste essentiellement à dire à des gens très compétents ce qu’ils doivent faire, et à les regarder faire avec un air suspicieux ensuite. Je suis en charge de la programmation artistique du festival et responsable de sa bonne mise en œuvre.

Boris Blanco et la culture :

○  J’ai étudié… Le violon au Conservatoire National Supérieur de Paris et les sciences politiques à SciencesPo Paris

○  J’ai travaillé… J’ai eu la chance de faire beaucoup de concerts dans beaucoup d’endroits différents, avec des artistes incroyables, et en faire la liste exhaustive sera un peu compliquée ! Et j’ai fondé un festival de musique de chambre à Grasse « Instants de Grasse » pour les amateurs de jeux de mots.

○  Mon moment culturel préféré… Le concert du Nouvel an à Vienne. Je le regarde tous les ans et c’est toujours merveilleux. Bien sûr, les valses viennoises ce n’est pas mon répertoire de prédilection, mais ce moment-là a quelque chose de délicieusement kitsch que j’adore.

○ Mon musée préféré… Fondation Maeght à Saint-Paul de Vence, un petit musée qui est aussi extraordinaire par le cadre et le bâtiment que par les œuvres exposées

○  Mon artiste préféré… Il y en a tellement … j’en citerais deux, malheureusement disparus : Carlos Kleiber, immense chef d’orchestre autrichien, avec des interprétations toujours d’une fraîcheur folle et d’un engagement total ; et Samson François, dont le charme et l’élégance sont sans équivalent.

○  Un artiste peu connu que j’adore… Max Jacob, poète romancier et dramaturge de la première moitié du 20e siècle, personnage follement attachant, intime de Picasso et d’Apollinaire, mort en déportation, qui n’a jamais rencontré le même succès que ses amis et a été dans la misère la plus totale. Son œuvre cependant est d’une très grande qualité.

○  Récital ou orchestre ? Le récital permet une liberté que l’orchestre interdit par nature… mais peut-on réellement choisir entre les Dichterliebe de Schumann et la 2e Symphonie de Mahler ? Le grand luxe c’est de goûter à tout, et c’est ce que doit permettre un grand festival comme le Festival de La Chaise-Dieu, une orgie de beauté et la possibilité, si rare dans la vie, de ne pas choisir entre deux plaisirs.

○  Instrument ou voix ? La voix, sans hésitation, parce que ce qui est extraordinaire dans un instrument c’est quand il « chante ». Ceci dit, venant d’une famille de chanteur lyrique c’est sans doute une déformation familiale.

○  Un film ? « La Grande Bellezza » de Paolo Sorrentino

○  Un livre ? Le monde d’hier de Stefan Zweig

○  Dans ma playlist ? Je vais vous donner mes dernières recherches de streaming, attention c’est éclectique : Gustav Mahler, Foals, Arcade Fire, Quatuor Van Kuijk, Ligeti String quartets, Aya Nakamura,  Fritz Wunderlich, Haendel Messiah. Il manque un peu de chansons françaises et le compte est bon.

○ 3 morceaux pour faire découvrir la musique classique à quelqu’un qui n’y connait rien ?

Question très complexe … Je pense que c’est l’opéra qui constitue la meilleure porte d’entrée sur la musique classique. Je dirais :
1) La Traviata de Giuseppe Verdi
2) Don Giovanni de Mozart et quand le sujet commence à y prendre gout
3) Elektra de Richard Strauss. A la fin, normalement, on peut passer à Mahler. 

Boris Blanco et le Festival de La Chaise-Dieu :

boris blanco

○ Je suis là depuis… Le 7 mars

○ Mon premier gros chantier… La mise en œuvre de l’édition 2022, la 56ème du Festival

○ Mes éditions coup de cœur ? En fouillant les archives, je suis tombé sur le programme de l’année 1979, avec Mstislav Rostropovitch, Yehudi Menuhin, Gyorgy Cziffra, Aldo Ciccolini … Des noms qui laissent rêveur et qui affirme le prestige immense du Festival de La Chaise-Dieu

○ Ce que j’adorerais réaliser ici… Justement, une 2nde Symphonie « Résurrection » de Gustav Mahler, dans cette sublime et gigantesque abbatiale, ce serait extraordinaire.

Boris Blanco et la Haute-Loire :

○ L’endroit que je fréquente le plus (hors La Chaise-Dieu) : Le Moine Gourmand

○ Le lieu que je n’ai pas encore visité mais qui est sur ma to-do-list : J’avoue bien volontiers que mon emploi du temps depuis ma nomination ne m’a pas laissé un temps fou, et le nombre d’endroits sur ma to-do list commence à devenir très important. Mais je dirais qu’il faut absolument que j’aille voir Saint-Michel-d’Aiguilhe très prochainement.

○ L’endroit où je vais pour me ressourcer : Le cloitre dans l’abbaye de la Chaise-Dieu, c’est magnifiquement calme, et on s’y entend penser.

○ Ma gourmandise locale favorite : LE champignon, pâte d’amandes/praliné du Moine Gourmand !

○ Mes restaurants/bars favoris : Pareil, ma connaissance des bars et des restaurants altiligériens laisse à désirer, on en reparlera dans un an si vous voulez !

L’acrostiche de Boris Blanco :

Magenta
Aragon
Richard Strauss
Cobos, José
Edmond Rostand : C’est la nuit qu’il est beau de croire en la lumière
Ludwig

Découvrez le portrait de plein d’autres acteurs locaux juste ici

Thèmes associés