Publié le 21/10/2019 - 3 minutes de lecture

MARCEL est fier d’accueillir un nouveau rédacteur : Goupil(e) le bon mot. Chaque mois, il vous proposera de découvrir l’origine et le sens de certaines expressions ou mots étranges encore courants dans notre vocabulaire. Arts de la table, commerce, justice, finance, architecture, monde animal, militaire et monde du jeu, autant d’univers qui ont forgé de nombreuses expressions, utilisées aujourd’hui de manière parfois totalement décalée de leur sens d’origine !

Octobre : chacun cherche son chat ! (2/2)

Aux premiers frimas de l’automne, les passants transis s’en vont à la queue leu leurongeant leur frein en attendant des jours plus radieux. Ce n’est pas l’été indien qui leur fera prendre des vessies pour des lanternes : l’hiver approche, fini les petites tenues, et c’est bien là que le bât blesse ! Relire la première chronique d’octobre par ici. 

Prendre des vessies pour des lanternes

Voici une expression bien mystérieuse, qui renvoie bien à l’idée de tromperie, duperie.

Pour bien la comprendre, Il faut la rapprocher de l’expression populaire « tout est bon dans le cochon ». En effet, pendant des siècles, on a conservé les vessies de porc pour en faire, une fois séchées, des récipients, des outres. Certains petits malins avaient aussi remarqué qu’en y plaçant une bougie, la transparence de la membrane permettait à une vessie de ressembler très fortement à une lanterne, et ne se gênaient pas pour vendre la supercherie aux plus naïfs. L’expression est née de cette confusion, en parlant de quelqu’un qui est bercé d’illusions, qui se fait avoir.

C’est là que le bât blesse

On ne parle pas de bas de contention, encore moins de bas de chausse, les pièces de sous-vêtements ancêtres des chaussettes !

Le bât dont on parle ici est un ajustement de deux pièces de bois, disposée en croix sur le dos d’un âne ou d’un mulet, lui permettant de porter une charge lourde. Le bât était tenu grâce à une sangle qu’on passait sous la panse de l’animal mais qui, mal ajustée, ou trop serrée, pouvait blesser l’animal. Si l’âne est blessé, ou si le bât est trop chargé, la bête refusera d’avancer. On dira alors méchamment que c’est un âne bâté ! Par extension, là où le bât blesse, c’est là où l’on pointe une difficulté, une souffrance.

Sources : Alain REY, 200 drôles d’expressions que l’on utilise tous les jours sans vraiment les connaître, 2015.
http://www.linternaute.fr/expression/langue-francaise/6770/prendre-des-vessies-pour-des-lanternes/

Vous voilà armés, comme on dit pour les dîners en ville cet automne !

Je vous donne rendez-vous en novembre pour parler écureuil, crédit, usuriers…bref, pour parler gros sous et petite monnaie !

GOUPIL(e) LE BON MOT

Goupil(e) le bon mot a rédigé cet article.

Thèmes associés