Publié le 14/05/2020 - 3 minutes de lecture

Chaque mois, je vous propose de découvrir l’origine et le sens de certaines expressions ou mots étranges encore courants dans notre vocabulaire. Arts de la table, commerce, justice, finance, architecture, monde animal, militaire et monde du jeu, autant d’univers qui ont forgé de nombreuses expressions, utilisées aujourd’hui de manière parfois totalement décalée de leur sens d’origine !

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Mai : « Au temps pour moi ! » 1/2

Si le titre même de cette chronique peut prêter à confusion (il ne sais plus écrire le français, Goupil ?), c’est qu’il tire son orthographe d’une expression militaire, à découvrir en bonus ! Et c’est bien du monde guerrier, des armes et de l’univers militaire que sont nées bon nombre d’expressions utilisées encore au quotidien !

 

Etre sur le qui-vive / Il n’y a pas âme qui vive

Dans un château, une ville fortifiée, un garde de faction devait s’assurer, en cas de bruit suspect, qu’il ne risquait pas de sortir son arme devant une bonne âme, quelqu’un de la maisonnée donc. Il demandait ainsi avant de lancer l’alerte : « y a t-il âme qui vive ? ». Si personne ne répondait, c’est qu’il s’agissait d’un potentiel ennemi, attaquant par surprise de nuit… ou du chat !

Passer l’arme à gauche

Au Moyen Age, pour attaquer un château, il fallait prendre les tours. Or, les tourelles d’escalier étaient généralement construites pour monter dans le sens des aiguilles d’une montre, vers la droite donc. Impossible dès lors de se battre correctement en utilisant, comme tous les hommes portant une arme, uniquement la main droite (la main gauche, de mauvaise réputation, n’était pas utilisée dans le maniement des armes). L’attaquant, s’il voulait parer les coups du défenseur, situé plus haut que lui, devait lâcher son bouclier, qui protégeait le cœur, et se servir de sa main gauche. Ce faisant, il dégageait son côté gauche, qui devenait donc plus vulnérable. S’il prenait une pique mortelle à cet endroit, c’est qu’il avait effectivement passé l’arme à gauche !

Jeux de mains, jeux de vilains

Les vilains désignaient les habitants des villages, par opposition aux habitants des cités, appelés aussi bourgs, les bourgeois. Le peuple n’ayant pas droit à l’usage des armes au Moyen Age (d’où la fabrication d’armes artisanales à partir d’outils de travail lors des guerres ou des jacqueries), les bagarres finissaient immanquablement à coup de poing, donc en jeux de mains.

 

Source : 

> Alain REY, 200 drôles d’expressions que l’on utilise tous les jours sans vraiment les connaître, 2015.

GOUPIL(e) LE BON MOT

Goupil(e) le bon mot a rédigé cet article.

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