- Eco-citoyens
Publié le 11/04/2022 - 6 minutes de lecture
Quand on parle consommation d’eau on pense tout de suite à l’eau qu’on utilise pour boire, pour se laver, pour arroser son jardin, faire sa lessive, mais il y a de la consommation d’eau liée à tous les produits que nous achetons. Ce mois-ci, le hérisson te propose de découvrir ta consommation cachée d’eau.
La consommation cachée d’eau ? Où et comment ?
70 % de la consommation mondiale d’eau douce se cache dans les produits agricoles, 20 % dans les produits industriels (voitures, meubles, machines, appareils électriques, vêtements, etc.) et seulement 10 % sont utilisés directement (sanitaire, cuisson, nettoyage, boisson, etc.).
L’eau virtuelle
Cette eau qui n’est pas utilisée directement est parfois appelé « eau virtuelle » (même si elle est bien réellement consommée).
Si notre moyenne de consommation d’eau « réelle » (eau potable issue du réseau) par jour est de 148 L (l’équivalent d’une baignoire remplie), notre consommation d’eau « virtuelle » est de 5136 L en moyenne par jour et par Français (l’équivalent de plus de 36 baignoires).
Pour produire des denrées alimentaires, ou des biens de consommation, de l’eau est nécessaire à différentes étapes de la production.
Pour mieux comprendre, voici un exemple détaillé du calcul de la consommation en eau d’un produit fini : le fromage :
Le fromage est produit à partir de lait. Pour produire 1 kilo de fromage, il faut 5 litres de lait. Pour produire 5 litres de lait, il faut 4 800 litres d’eau. Les vaches mangent principalement de l’herbe et des fourrages (maïs, soja, betterave, etc.). De grandes quantités d’eau ont souvent été nécessaires à la production de ces fourrages. L’eau utilisée pour l’irrigation des cultures constitue la majeure partie de ces 4 800 litres. Il faut ajouter l’eau pour abreuver les animaux, nettoyer les étables et les machines. Cela signifie que pour produire une tranche de fromage, il faut environ 120 litres d’eau.
L’empreinte eau
À l’instar de l’empreinte carbone, pour la consommation d’eau nous parlerons d’empreinte eau. Il s’agit d’un indicateur de l’usage direct ou indirect de l’eau par le producteur ou le consommateur.
À l’échelle d’un pays, l’empreinte « eau » estime le niveau de pression qu’une population exerce, par sa consommation, sur la ressource en eau au niveau mondial. Ainsi, l’empreinte « eau » de la France inclut l’eau directement consommée par les ménages français ainsi que celle utilisée pour la production, en France ou à l’étranger, de biens ou de services consommés par ces mêmes ménages.
En 2007, l’empreinte « eau » de la France est supérieure de 25 % à la quantité d’eau prélevée sur le territoire, soit 40 contre 32 milliards de m3.
Comment limiter cette consommation ?
Individuellement, certains gestes et actes d’achat vous permettront de réduire votre consommation d’eau virtuelle.
Limiter sa consommation de viande
La viande, notamment la viande de bœuf est extrêmement consommatrice d’eau, en raison de la culture de céréales nécessaires à la nutrition des animaux. Pour limiter son empreinte hydrique agricole, il est conseillé de diminuer sa quantité de viande en variant avec des protéines végétales.
La viande n’est pas le seul produits à limiter, des productions comme les fruits coques (amandes, noisettes,…), les avocats, le café ou le cacao sont également gourmandes en eau
Bien choisir ses vêtements
Retrouvez les conseils du hérisson pour faire attention à sa garde robe juste ici.
La culture d’1 kg de coton requiert 10 000 litres d’eau. Le coton biologique, dont la culture demande moitié moins d’eau est une alternative. Encore mieux, le lin ou le chanvre, des fibres locales (culture en France et Europe, transformation possible en Europe) ou encore le Tencel, une matière artificielle qui nécessite peu d’eau et un seul intrant chimique recyclé à 98 % pendant la transformation sont autant de solutions de remplacement. Pensez également à limiter votre garde-robe, privilégier les achats de seconde-main dans des friperie par exemple.
Privilégier les cosmétiques solides
Les shampoings et les gels douche sont essentiellement composés d’eau, entre 60 et 90% du volume total du produit. Quand vous achetez un cosmétique solide c’est donc déjà tout cela d’économisé. Il est également conseillé de bien lire les étiquettes de ces produits et de se tourner vers des alternatives plus écologiques, avec des compositions vraiment naturelles et biologiques.
Viser le zéro déchet
En effet, la fabrication des emballages nécessite aussi de l’eau. Pour cela préférez les produits vendus en vrac, munissez-vous d’une gourde, pensez aux couches lavables…
Penser à réparer ou faire réparer
Son matériel défectueux plutôt que de le changer, cela évite toute la consommation d’eau liée à sa production (entre autre).
Préférer le papier recyclé et limiter les impressions
Une feuille de papier A4 demande 5 litres d’eau pour sa production. La production de papier 100 % recyclé demande moitié moins d’eau.
Des gestes pour limiter la consommation d’eau virtuelle existent également pour l’agriculture ou encore l’industrie. Les industriels peuvent repenser leur système de production pour qu’ils soient le plus économe en eau à toutes les étapes de la chaine. En ce qui concerne l’agriculture, certaines pratiques agricoles peuvent permettre de faire des économies d’eau : en plantant des arbres autour des cultures pour limiter l’évaporation, en choisissant des variétés adaptées au climat local, en optant pour un système d’irrigation par goutte à goutte…
Une nouvelle fois, on voit à quel point notre mode de vie peut avoir un impact sur les ressources et donc à quel point nous pouvons changer les choses par nos choix. FNE Haute-Loire s’efforce d’apporter des éléments clairs et sérieux pour aider les citoyens et décideurs à s’investir chacun dans la mesure de ses moyens.
Nos actions sur l’eau sont financées par l’Agence de l’Eau Loire Bretagne
Cet article vous est proposé dans le cadre d’une entente entre Bonjour MARCEL et France Nature Environnement.