Publié le 17/06/2022 - 8 minutes de lecture

Le numérique est de plus en plus présent dans nos vies et a permis de multiples évolutions. Mais, les équipements numériques nécessaires ont d’importants impacts sur l’environnement. Cependant, des solutions existent pour réduire l’impact de nos pratiques numériques.

Le cycle de vie des équipements numériques

Chaque étape de la fabrication, en passant par l’utilisation, et jusqu’au recyclage de nos équipements numériques a un impact sur l’environnement.

L’extraction des matières premières

Pour fabriquer nos tablettes, ordinateurs, téléphones, nous avons besoin de matières premières rares. Ce sont des ressources naturelles non renouvelables. Nous connaissons particulièrement les terres rares qui servent pour les écrans ou les puces de téléphone. L’extraction de ces matières est une catastrophe à la fois écologique, du fait des produits toxiques très polluants utilisés qui sont ensuite rejetés dans le milieu. Mais également social car les personnes travaillant dans ces mines sont bien souvent exploitées.

extraction matières premières

L’assemblage

Si la taille de nos équipements se réduit avec le temps, leur coût social et environnemental, lui, ne cesse d’augmenter. En effet, la miniaturisation et la complexification constante des appareils entraîne une multiplication des matières premières utilisées (70 matériaux pour fabriquer un smartphone !), ainsi que des traitements chimiques et des besoins énergétiques. À noter que la phase de fabrication est plus énergivore que la phase d’utilisation par le consommateur, et émet également plus de CO2.

L’utilisation

On peut mesurer le coût de nos équipements du quotidien sur notre facture énergétique mais, ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. Le numérique représente 4 % de la consommation d’énergie primaire mondiale et 5,5 % de l’électricité mondiale (répartie entre terminaux, réseaux et data centers). Si la priorité pour limiter l’impact environnemental du numérique est bien de réduire la quantité de matériel produit, il est également important de repenser nos usages et de tendre vers une plus grande sobriété.

utilisation

La fin de vie

Les déchets numériques, en tant que déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE), sont considérés comme dangereux. En effet, les substances qu’ils contiennent peuvent présenter des risques pour la santé et l’environnement. C’est le cas des métaux lourds, qui, relâchés dans les milieux, polluent les sols et les eaux. C’est aussi le cas des circuits imprimés dont la combustion est cancérigène.

Les différents composants requièrent un traitement séparé, ce qui rend la fin de vie des DEEE particulièrement compliquée à gérer :

  • Ceux qui ne sont pas collectés ou récupérés afin d’être réutilisés ou recyclés sont en bonne partie enfouis ou traités dans des canaux informels. Un rapport de l’ONU de 2013 estimait que 75% des DEEE échappent aux filières légales de recyclage et sont exportés illégalement en Chine, en Inde, ou dans des pays d’Afrique,
  • Ceux qui atteignent les filières légales de recyclage en Europe se heurtent souvent au problème de la recyclabilité. La manière dont ils ont été fabriqués peut rendre difficile voire impossible de dissocier et de récupérer les matières premières qui les composent.

Comment réduire cet impact

Prendre soin de son matériel

Il s’agit du geste le plus efficace si l’on veut réduire son impact ! De nombreuses solutions sont à retrouver sur longuevieauxobjets.gouv.fr. Par exemple : protéger son smartphone à l’aide d’une coque et d’un verre trempé pour l’écran, nettoyer régulièrement son ordinateur (physiquement et au niveau du système), prendre les mesures de sécurité nécessaires (antivirus, antispams, etc).

Penser à la réparation

Plusieurs options s’offrent à vous :

  • Le faire vous-même, en vous basant sur des tutos en ligne ou en demandant à un proche.
  • Emmener votre équipement dans un lieu spécialisé dans la réparation collaborative réunissant de simples usagers et des experts, pour apprendre à réparer soi-même son matériel, comme un Repair Atelier.
  • Faire appel à un réparateur près de chez vous.

réparation équipements

Bon à savoir : dès lors que vous achetez un appareil en magasin ou en ligne, vous bénéficiez d’une garantie légale de conformité de 2 ans.

Consommer responsable

Quelques bons réflexes peuvent permettre de consommer moins d’équipements numériques, ou au moins de mieux les choisir :

  • Louez des équipements que vous n’utilisez qu’occasionnellement auprès d’une entreprise spécialisée qui prend en charge les pannes et les casses.
  • Achetez du matériel de seconde main ou reconditionné.
  • En dernier recours, achetez neuf en vous référant aux labels : chaque label a ses spécificités. Pour vous, l’Ademe a sorti un guide sélectionnant 100 labels recommandés, dont certains s’appliquent aux équipements numériques.

Offrir une seconde vie aux équipements qui fonctionnent encore

Si vous souhaitez vous débarrasser d’un appareil alors qu’il fonctionne encore :

  • Troquez-le ou donnez-le à un proche, à un particulier par le biais d’un site internet, à des réseaux solidaires ou à une structure de l’Economie Sociale et Solidaire (ressourceries, Emmaüs, réseau Envie…).
  • Vendez-le d’occasion sur un site de rachat spécialisé ou en magasin en cas de reprise.

Penser à la collecte des DEEE

Votre matériel ne fonctionne plus ? Plusieurs options s’offrent à vous pour vous en débarrasser :

  • Ramenez votre ancien appareil en magasin pour tout nouvel achat ou sans obligation d’achat s’il s’agit d’un petit appareil de moins de 25 centimètres.
  • Donnez-le à un revendeur, s’il est encore en bon état.
  • Profitez d’une collecte de proximité, organisée par la collectivité, Emmaüs ou un éco-organisme.
  • Déposez-le en déchèterie, où des bacs séparés sont mis à votre disposition.

collecte équipements

Les autres bonnes habitudes qui permettent de réduire l’impact de la phase d’utilisation 

  • Eteindre nos équipements le plus souvent possible.
  • Privilégier l’utilisation parcimonieuse d’une imprimante partagée.
  • Utiliser le réseau filaire en priorité puis le wifi plutôt que le réseau 4G et le partage de connexion.
  • Repenser sa politique de messagerie en réduisant au maximum ses envois, en rangeant, classant ses mails et en faisant régulièrement le tri dans sa boîte mail…

Et du coté des industriels ?

L’écoconception

Le bilan particulièrement lourd des premières étapes du cycle de vie (extraction des matières premières et fabrication) fait de l’allongement de la durée d’utilisation de nos appareils une priorité absolue. Elle doit être prise en compte dès la conception du produit.

L’écoconception consiste ainsi à intégrer « des aspects environnementaux dans la conception et le développement de produit avec pour objectif la réduction des impacts environnementaux négatifs tout au long du cycle de vie d’un produit ». Il s’agit d’intervenir à la source, en réduisant l’impact d’un équipement dès sa phase de conception. Il peut être question de réduire les quantités d’eau et d’énergie utilisées pour la production des équipements, de privilégier les matières et matériaux les moins polluants et ayant le moins de conséquences sociales néfastes, ou encore de faciliter la déconstruction des équipements. Ainsi, leur réparation et leur réemploi afin d’allonger leur durée de vie.

L’obsolescence programmée

Ce phénomène, désormais bien connu, vise à réduire volontairement la durée d’usage d’un bien dès sa conception dans un but de marketing. Il nous pousse à renouveler fréquemment nos équipements électriques et électroniques, particulièrement difficiles à réparer. À cause de l’obsolescence programmée, la durée de vie d’un ordinateur portable, par exemple, n’est que de 2 à 5 ans ! Elle est un délit en France depuis 2015. L’association Halte à l’Obsolescence Programmée (HOP) a réussi à faire condamner Apple en 2020 pour l’obsolescence des iPhone, mais cela n’a pour le moment pas suffi à mettre définitivement fin à cette pratique.

Ces données sont issues d’un dossier réalisé par France Nature Environnement

 

Pour mieux connaitre les actions menées en Haute Loire et participer, contactez-nous       accueil43@fne-aura.org – 07 83 32 16 67

Cet article vous est proposé dans le cadre d’une entente entre Bonjour MARCEL et France Nature Environnement.

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