Publié le 02/08/2022 - 5 minutes de lecture


“Les Immortelles” est un film documentaire auto-produit retraçant la vie de femmes agricultrices en Haute-Loire, des années 60 à nos jours.
Les deux réalisateurs, Léa et Pierrick, étaient en fin de projet d’étude et rentraient de voyage en 2020. Ils ont profité du premier confinement pour réfléchir, écrire, appeler des gens et faire passer un casting.
La réalisation de ce film a été possible grâce à l’aide d’amis et de bénévoles.

Pour visionner la bande-annonce du documentaire « Les Immortelles » cliquez ici.

De quoi parle le film ?

Le film documentaire porte sur l’âme paysanne à travers 3 femmes qui font ou ont fait le métier d’agricultrice. 3 générations sont représentées : Marie-Louise 82 ans, Pascale 55 ans et Annelise 30 ans. Leurs exploitations sont toutes situées en Haute-Loire.
On suit donc les portraits de 3 femmes, au travail pour Pascale et Annelise et chez elle pour Marie-Louise. Pascale est éleveuse de bovins et Annelise est paysanne, meunière, boulangère et herboriste. Marie-Louise, quant à elle, était une paysanne vivrière et disposait de quelques vaches et brebis pour vivre et se nourrir. 
Elles sont toutes les trois dans une dynamique de production raisonnée et Annelise est dans une démarche d’agriculture biologique. 

Quel est le but et comment avez-vous procédé ?

On cherchait à filmer et à capter tout ce qui était autour du métier d’agricultrice. On ne voulait pas de portrait du travail mais plutôt un portrait du mode de vie et de la philosophie qu’englobe ce métier tel que le rapport à la nature, aux animaux ou à la liberté. À travers ce documentaire, on voulait comprendre pourquoi les gens font ce métier. On voulait mettre en lumière la philosophie et le mode de vie paysan. On a cherché à comprendre comment c’était dans les années 60 et comment ça a évolué aujourd’hui, quels sont les combats encore actifs.
Nous sommes partis de films et de livres. On est aussi tous les deux originaires de familles de paysans, on avait déjà une idée de ce qu’était le métier et on voulait retranscrire l’image qu’on avait de cette âme paysanne.

Pourquoi avoir fait ce projet ?

À l’origine, on avait discuté du sujet mais sans l’idée de faire un film. Quand je (Pierrick) suis rentré de vacances chez ma mère, qui est elle-même agricultrice, je l’ai vue au travail et j’ai remarqué une forme de méditation dans son travail, j’ai trouvé ça beau et je me suis demandé s’il y avait ça aussi chez d’autres personnes. C’est ainsi qu’on a eu l’idée de faire des recherches et de creuser le projet.
Avec le covid, on a pris deux mois pour filmer, au fur et à mesure que le temps passait on était de plus en plus intéressés. Nous sommes restés un an à Saugues en travaillant sur ce projet. 

Vous êtes d’où ?

Léa est originaire de Volvic et Pierrick de Saugues. On s’est rencontrés pendant nos études en fac de communication à Clermont-Ferrand.

Pourquoi il n’y a que des femmes dans ce documentaire ?

On avait tous les deux des références féminines dans nos visions respectives de ce métier. Il existe peu de références de femmes agricultrices dans les films ou dans les livres. L’idée c’était de mettre en avant les femmes dans ce milieu-là. Avant de faire le documentaire nous avons rencontré et échangé avec une quinzaine de femmes en Auvergne.

Marie-Louise
Pascale

Ou peut-on voir le film ?

Il y a plusieurs projections en Haute-Loire à partir du 30 juillet et jusqu’en septembre.

Mercredi 03 août à 21h à Saint Paulien
Jeudi 04 août à 21h à Cayres
Mardi 09 août à 21h à la Chomette (plein air)
Mercredi 10 août à 21h à Saugues
Vendredi 12 août à 20h30 à Retournac
Jeudi 18 août à 20h30 à La Séauve sur Semène
Vendredi 19 août à 21h à Lapte

Les projections sont organisées en lien avec Cinévasion 43

Qu’avez-vous aimé dans ce projet ?

C’était une expérience hors du temps. On logeait à Saugues dans une maison un peu sommaire, dans un lieu presque religieux. Il s’agissait d’une ancienne maison avec peu de confort, on était vraiment immergés dans le projet. 
C’était hors du temps parce que les messages des trois personnes sont à la fois d’hier et d’aujourd’hui. Il y avait une transversalité temporelle à travers les 3 personnages et leur témoignage. 

Les acrostiches de Pierrick et Léa

Manier les souvenirs 
Avec la terre comme lendemain
Ravive tous les espoirs
C‘est la vision qu’
Elles ont a cœur de vous
Livrer

Merci à cette année 
À ces sourires, à ces rencontres 
Renouer avec le vivant et avec la terre
Croire en ce mode de vie paysan
Éblouis par la simplicité de ces femmes
Lumineuses par leur force et leur douceur à la fois

Lénoushka a rédigé cet article.

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