Publié le 15/03/2019 - 2 minutes de lecture

Afin de célébrer comme il se doit la journée internationale des droits pour les femmes, MARCEL lance une série de portrait. Pendant une dizaine de jours, découvrez quotidiennement, le portrait d’une femme publique, d’hier et d’aujourd’hui qui inspire l’un de nos adhérents.

#8 CHARLOTTE DELBO (1913-1985)

Parce que ses livres sont comme de longs poèmes
Sur lesquels il est difficile d’ajouter des mots
Parce qu’ils sont parfois impossibles à lire
Parce qu’ils donnent vie à l’immensité d’un gouffre

Parce qu’ils sont écrits à la mémoire de celles qui ne sont pas revenues
Ses compagnes du convoi parti de Compiègne le 24 janvier 1943 pour Auschwitz
Parce que son écriture est l’humanité, la même que d’autres sœurs d’infortune
Germaine Tillion, Irène Némirovsky, Marceline Loridan-Ivens, Etty Hillesum…

Parfois oui, on ne peut les lire les mots de Charlotte Delbo
Car c’est pénétrer dans une intimité mise à nu
Dans la froidure d’un camp
Dans la fumée échappée des chambres à gaz

Alors les lire doucement et vivre avec la joie si précieuse à Charlotte
Mais avoir ses livres pas loin
Au creux de nos bibliothèques
Parce que ça a existé

Parce qu’elle a écrit ces textes pour
Garder en vie celles et ceux restés là-bas
Témoigner et espérer qu’aucune autre terreur ne surgisse
Charlotte s’est battue à son retour contre les terreurs qui n’ont pas manqué de suivre

…d’autres suivent encore

quand l’histoire retiendra-t-elle la mémoire ?

Lire Auschwitz et après, trilogie parue aux éditions de Minuit.

Lire Spectres mes compagnons (editions Berg International) comme une lettre écrite à Louis Jouvet (dont elle a été l’assistante) du convoi où elle imagine que leurs personnages de théâtre l’accompagnent.

Lire Charlotte Delbo, la vie retrouvée, de Ghislaine Dunant, éditions Grasset.

SALSA

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