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Publié le 05/01/2024 - 7 minutes de lecture
Mettre en lumière les métiers pas comme les autres, les personnalités inspirantes qui mettent leur créativité au profit de notre beau département… Voilà une de nos missions chez Bonjour MARCEL. Pour ce mois de janvier, on a posé quelques questions à Robin Denis, architecte indépendant basé au Puy-en-Velay. Rencontre !
Qui es-tu ? Tu viens d’où ?
Je suis né et j’ai grandi à Nevers, sympathique préfecture de la Nièvre située à proximité de la confluence de la Loire et de l’Allier, terre de Pierre Bérégovoy et de Bernadette Soubirous. Les spécialités locales sont la faïence, les circuits de F1 et les Négus, sortes de petites pralines recouvertes de sucre.
Je suis architecte, photographe, vidéaste, designer et végétarien. Je fais aussi d’excellentes nouilles sautées aux légumes et j’apprécie fortement l’écologie.
Parle-nous de ton parcours
J’ai étudié à l’école d’architecture de Clermont-Ferrand. En master, j’ai intégré le domaine d’étude Eco-conception des Territoires et des Espaces Habités. C’est pendant cette période que j’ai développé un grand intérêt pour le bois, des matériaux biosourcés en général et pour une architecture frugale, efficace et innovante.
Durant mes études, j’ai travaillé à la conception et la construction d’un plateau de tournage pour le festival du court métrage de Clermont Ferrand. C’est avec cette expérience que j’ai développé une passion pour le travail du bois et le réemploi. En parallèle, j’ai commencé à faire de la photo, de la vidéo et des modélisations 3D. J’ai tout de suite compris que je voulais intégrer ces modes d’expression à ma méthode de travail.
J’ai en suite participé à la conception et la construction d’une installation artistique pour la biennale de Saint-Flour. J’ai compris que je devais trouver un moyen d’associer conception et construction dans mes projets lorsque je serai à mon compte.
Après mon diplôme, j’ai travaillé à Saint-Flour chez Vincent Trinh, à Clermont chez FR Architectes puis chez Cornière et Castanié. C’est là que j’ai passé mon Habilitation à la Maitrise d’œuvre en son Nom Propre qui permet aux architectes de s’installer à leur compte.
J’ai ensuite suivi ma copine en Haute Loire et j’ai travaillé pendant 3 ans chez Berger Granier Architectes. En parallèle, j’ai réalisé plusieurs courts métrages, des clips, des photos d’architecture et de paysage. J’ai également conçu et fabriqué mes meubles afin de me perfectionner dans le travail du bois.
Tu fais quoi en ce moment ?
J’ai quelques projets d’architecture en vue. Le plus intéressant est l’aménagement d’un atelier et d’un showroom pour l’entreprise Cycles up basée à Nevers. C’est un artisan qui répare, modernise et électrifie des vélos. Il fabrique également des vélos à partir de cadres recyclés en acier particulièrement robustes.
Je termine l’aménagement de ma salle de réunion avec une grande bibliothèque murale en bois et une table en hêtre massif. Je vais me remettre à la photo avec quelques compositions que j’ai en tête depuis un moment et qui s’adaptent parfaitement aux paysages de la Haute Loire.
Tes projets pour 2024 ?
Je veux développer mon activité et me former. J’aimerai entre autre apprendre la construction avec la paille et la terre. J’ai aussi envie de participer au développement du réemploi de matériaux de construction en Haute Loire et faire plus de photo.
Peux-tu partager avec nous une réalisation dont tu es particulièrement fier ?
Je suis particulièrement fier du projet du Nid d’Emile sur lequel j’ai été chef de projet lorsque je travaillais chez Berger Granier. C’est le premier immeuble en bois de cette hauteur en Haute Loire et ça a été une expérience très formatrice.
Comment est-ce que tu perçois le rôle de l’architecture dans le développement durable et comment tu l’intègre dans tes projets ?
En tant qu’architectes, nous sommes le deuxième maillon de la chaine lors de la conception d’un bâtiment, le premier étant le client. Nous avons un rôle de pédagogie constant à jouer. Nous devons aussi montrer un autre imaginaire que celui véhiculé par les grands groupes du BTP et les médias généralistes. Il faut faire rêver avec des projets éco-conçus, montrer que frugalité ne rime pas forcément avec austérité.
J’intègre la question du respect de l’environnement dès le premier rendez-vous. Grace à la production d’images de synthèse, de photos et de maquettes, j’essaye d’emmener le client dans cet imaginaire et de lui montrer comment concilier ses envies avec une architecture respectueuse de l’environnement.
Je propose presque systématiquement une conception bois car c’est une ressource abondante en Haute Loire et un système constructif très efficace en plus d’être beau. J’aide le client à affiner son programme et à faire des arbitrages afin de respecter son enveloppe budgétaire.
Quelles tendances architecturales actuelles trouves-tu les plus passionnantes ou inspirantes ?
Je suis de très prêt le développement du réemploi de matériaux de constructions. Je pense que c’est une tendance qui a un très grand potentiel créatif. On a pu voir ça, entre autre, avec le pavillon circulaire de l’agence Encore Heureux réalisé pour la COP 21 en 2015.
Peux-tu nous décrire ton style architectural personnel et tes influences ?
Je développe une architecture simple, aux volumes et aux façades rythmés par la structure. Je n’aime pas la déco inutile. Chaque élément doit avoir une fonction en accord avec son esthétique. Par exemple, un poteau doit être à la fois porteur, délimiter des espaces et participer à l’esthétique de la pièce. Je suis influencé par des architectes français comme Studio Lada, Encore Heureux ou Guillaume Rumillien. Plus localement, j’aime beaucoup le travail de Simon Teyssou et Boris Bouchet qui participent à faire rayonner l’Auvergne à l’échelle nationale et internationale. Je porte également dans mon cœur les copains nantais du Collectif Vous qui sont une source de motivation et d’inspiration. Pour le travail du bois, je suis fan de l’architecte japonais Kengo Kuma et de l’artiste Tadashi Kawamata.
Qu’est-ce qui t’inspire en Haute-Loire ?
Ce qui m’inspire le plus en Haute Loire, ce sont les paysages rythmés par les sucs, les grands pierriers et les forêts. Depuis que je suis dans le coin, j’ai toujours trouvé des cadrages à intégrer dans mes projets, des fenêtres sur le paysage qui composent de magnifiques tableaux.
Ton lieu préféré ?
J’ai découvert récemment le Suc de Monac à Saint-Julien-Chapteuil pendant le Capito trail et c’est clairement le plus bel endroit que j’ai visité en Haute Loire. Il a en plus l’avantage d’être proche de la ferme du bien être qui est aussi un lieu exceptionnel pour se ressourcer après une grosse rando.
Ton acrostiche MARCEL
Malococcix, faites moi confiance, je suis pas charagiste.
Attendez ma venue aux premières lueurs du cinquième jour. A l’aube, regardez à l’est.
Rien ne sert de courir, il faut partir à poil.
C’est pas faux !
En général, je répond merde. En principe, ça colle avec tout.
L’architecture, c’est comme un ornithorynque.
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