Publié le 24/07/2023 - 7 minutes de lecture

Pour ce dixième portrait, on a discuté avec Lisa Ducasse, une chanteuse à la voix de velours à l’affiche de l’édition 2023 du Festiv’Allier. On se donne rendez-vous à Langogne du 1er au 5 août !

Depuis qu’on a découvert Lisa Ducasse en mars dernier en première partie de Pomme en région lyonnaise, on est tombé sous son charme. On en est presque arrivé à décompter les jours qui nous séparent de la sortie de son premier album, prévu pour avril 2024 (oui, c’est pas pour tout de suite). En attendant, la jeune artiste née à l’Île Maurice a entamé une belle tournée estivale, avec comme temps fort son passage au Festiv’Allier les 1er et 3 août. Car oui : ce n’est pas un concert mais bien deux que Lisa donnera lors du festival ! Rencontre.

Tu es née où et quand ?

Je suis née à l’Île Maurice en 1997.

Comment es-tu arrivée dans le monde de la musique ?

Très progressivement. J’écris depuis longtemps : j’ai commencé par des nouvelles pour ensuite me diriger vers la poésie. En arrivant à Paris pour mes études en 2015, j’ai rencontré un cercle d’artistes – des poètes majoritairement anglophones – qui se réunissaient toutes les semaines dans la cave d’un bar pour dire des textes et ça me paraissait totalement fou. J’y suis allée pendant quelques années, ça m’a permis de développer une écriture très musicale.

J’ai aussi fait un peu de piano étant enfant. Mon père joue un peu de guitare donc je chantais avec lui quand j’étais petite. La musique n’avait pas la place qu’elle a aujourd’hui dans ma vie.

Parmi tes chansons, laquelle te rend la plus fière ?

J’ai une relation particulière avec chacune de mes chansons pour des raisons particulières. J’aime bien raconter ces moments d’écriture en live, les histoires qui sont à l’origine de mes chansons. Le dernier morceau du live se termine avec la phrase : « Il est trop court pour renoncer à la beauté, il est trop court pour renoncer tout court ». A chaque fois que je le dis en concert, je le rappelle à moi-même. C’est un peu une directive de vie.

peux-tu nous parler de la balade poétique que tu accompagneras le 1er août au Festiv’Allier ?

Il y aura des morceaux a capella, des textes dits, des choses racontées… Je ne joue que du clavier donc je ne peux pas m’accompagner sur la balade chantée, ce qui nécessiterait une alimentation électrique. Je ne joue pas de guitare, en fait, c’est ça le problème [rires]. J’ai hyper hâte de vivre ce moment, de pouvoir faire ça en balade en forêt.

Réserve ta place pour vivre ce moment inoubliable le 1er août dès 16h30 !

Un ou une artiste que tu écoutes en boucle en ce moment ?

J’ai un ami brésilien qui m’a fait découvrir un chanteur brésilien du nom de Tim Bernardes. C’est incroyable ! J’ai eu la chance de le voir en concert au Café de la Danse (à Paris, ndlr) il y a quelques semaines. J’adore la musique brésilienne, je suis allée au Brésil où j’ai d’ailleurs écrit certaines de mes morceaux. Lors de ce concert, j’avais l’impression d’assister à un moment un peu privilégié mais en même temps dans la simplicité la plus totale. Tim Bernardes est seul sur scène, assis, avec un piano et une guitare. C’est ma grosse claque du moment : j’écoute ses deux albums en boucle.

Une personnalité qui t’inspire ?

Je pense spontanément à Pomme, par rapport à l’ouverture qu’elle a permis sur le discours autour de la musique, ce qui se passe derrière. Finalement, c’est un monde très opaque, qui l’est un peu moins maintenant grâce à des prises de parole venant de personnes comme Pomme. C’est une démarche que je trouve intéressante : rendre plus transparents certains aspects de la vie d’un artiste.

J’ai aussi pu faire plusieurs fois la première partie de Pomme, ce qui était génial car son public est incroyable, extrêmement bienveillant et expressif. Tu reçois plein de choses en étant sur scène. J’ai de la chance de pouvoir choisir les premières parties avec mon tourneur donc je ne fais jamais des choses où je sais que je ne serai pas écoutée. Avec le public de Pomme, c’est vraiment particulier. La lumière s’éteint : tout le monde hurle. Tu entres sur scène : tout le monde hurle. Tu dis « bonsoir » : tout le monde hurle [rires].

T’en penses quoi de ta génération ?

J’en suis assez fière. J’ai l’impression d’être arrivée à un moment hyper propice à l’écoute, avec une génération qui assume un besoin de douceur. Tout est tellement chaotique et angoissant autour qu’il y a un besoin, à travers la création, de retrouver du réconfort, comme le font Pomme ou November Ultra. Je trouve aussi qu’on est dans un rapport aux histoires plus fort qu’il y a quelques années. On a besoin qu’on nous raconte des histoires.

le dernier texto que tu as reçu ?

C’est un texto qui dit « Ma chouquette » avec plein de cœurs [rires].

l’appli que tu utilises le plus ?

Je pense que c’est Instagram. J’essaie de contrôler mon utilisation parce qu’en fait, je perds du temps dessus sans m’en rendre compte. Mais ça reste une façon d’être en lien, de suivre plein de comptes d’artistes.

Crédit photo : Hippolyte

Tes futurs projets ?

Le gros morceau, c’est la préparation de l’album prévu pour le printemps 2024 et d’un nouveau live pour sa sortie. Y a quelques projets d’écriture en cours mais je ne peux pas en dire grand-chose… A l’automne, je serai toujours en tournée avec quelques premières parties et des dates à mon nom.

Toutes les dates de tournée de Lisa Ducasse.

Tu te vois où dans dix ans ?

Où dans le monde, je ne sais pas trop parce que j’aime bien bouger. C’est un besoin. Parfois, c’est partir à un endroit pour mieux revenir ; en l’occurrence, j’ai quitté Paris il y a trois ans pour aller en Amérique du Sud et je suis revenue dans la capitale. Donc dans dix ans, je me vois en mouvement.

Un conseil à tous les jeunes qui voudraient se lancer dans la musique ?

J’essaie de réfléchir à ce qui m’aurait été utile. Je n’ai pas vraiment de conseil à donner parce que je pense que chaque parcours est différent, ce qui est important sinon on fait tous la même chose et ce n’est vraiment pas intéressant. Je donnerais plutôt des éclaircissements sur le fait que ça prend du temps – et c’est normal que ça prenne du temps. Ce sont des années de création « dans l’ombre », créer des choses qui nous sont propre. Définir ce qu’on a envie de dire, de faire… C’est important de prendre ce temps-là. Y a des étapes, des dispositifs pour se faire repérer – Le Chantier des Francofolies, Les Inouïs – qui sont des premières clés pour faire voyager un peu plus sa musique.

Tu feras quoi après avoir répondu à cette interview ?

J’irai sortir ma chienne qui a dressé les oreilles au mot « sortir ».

Et si la fin du monde était pour demain, tu ferais quoi après répondu à cette interview ?

Faut quand même que ma chienne sorte, la pauvre [rires]. Donc je commencerais par ça et après je ferais peut-être autre chose.

Ton acrostiche MARCEL pour terminer 😉

Magie
Airs
Rêves
Crinière
Espaces
Lagune

Découvrez toute la programmation du Festiv’Allier 2023

Little Marcel a rédigé cet article.

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