Janvier : avant Pirelli ou les Dieux du Stade… (1/2)

Publié le 06/01/2020 - 4 minutes de lecture

Chaque mois, je vous propose de découvrir l’origine et le sens de certaines expressions ou mots étranges encore courants dans notre vocabulaire. Arts de la table, commerce, justice, finance, architecture, monde animal, militaire et monde du jeu, autant d’univers qui ont forgé de nombreuses expressions, utilisées aujourd’hui de manière parfois totalement décalée de leur sens d’origine !

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Janvier : avant Pirelli ou les Dieux du Stade… (1/2)

Bonne année ! Et bonne santé ! Aujourd’hui célébré le 1er janvier, la nouvelle année n’a pas toujours démarré à cette date. Et s’il y a belle lurette qu’on se donne des bonnes résolutions à tenir, certaines seront finalement renvoyées aux calendes grecques, ou peut-être pour les 31 jours de juillet et août ?

En ce premier mois de la nouvelle année, je vous propose 4 expressions ou mots qui évoquent le temps qui passe, les mois, les jours, bref, le calendrier !

Janvier, juillet, août

C’est Jules César qui décrète, en 46 avant J.C., que l’année démarrera le 1er janvier, mois de Janus, dieu des commencements. Auparavant, l’année démarrait le 1er mars, février étant le dernier mois de l’année, ce qui explique l’origine des mois de septembre (le « septième »), d’octobre (« le huitième »), de novembre (« le neuvième ») et de décembre (« le dixième »). Il impose ainsi le calendrier à 12 mois qui porte son nom, calendrier Julien, en alternant des mois à 30 jours et d’autres à 31 jours, sauf février qui comptait 29 jours (trente les années bissextiles). Connu pour son ego, Jules César changea ce qui était le 5e mois de l’année avant sa réforme par Julius, « Juillet », et lui attribua 31 jours, en retranchant au mois de février un jour. Son successeur, Auguste, en 8 avant J.C., pas moins fier de sa postérité, voulut lui aussi « son » mois. Il changea donc le mois suivant en Augustus, « Août », en lui attribuant aussi 31 jours, dont février pâtit une nouvelle fois, se retrouvant avec 28 jours réguliers, et 29 en années bissextiles !

Pendant tout le Moyen Age cependant, le premier jour de l’année était généralement celui du dimanche de Pâques, ce qui changeait chaque année. C’est Charles IX, en 1564, qui imposa, par l’Edit du Roussillon, le 1er janvier comme premier jour de l’année, et à la demande du Saint Siège en 1622, cette date s’imposa pour tous les pays catholiques. La Grèce ne l’adopta qu’en… 1924 !

Aujourd’hui

Aujourd’hui est composé de trois mots : « au jour » (le moment où le soleil brille), et huis, qui a donné les mots huisserie, huissier : l’huis, du latin ostium, désigne la porte de la maison donnant sur l’extérieur. Quand on ouvre l’huis, on fait entrer la lumière du jour. Aujourd’hui, c’est donc le moment exact où la lumière du jour passe à travers l’huis, c’est à dire maintenant pour l’hôte ! On retrouve aussi ce mot dans le monde judiciaire avec « à huis clos », c’est à dire porte fermée, donc sans public. Une chanson d’enfant s’en faisait d’ailleurs l’écho, mais l’usage récent a oublié ce mot pour le remplacer par « ainsi », et éviter la redondance sonore :

« Dans la forêt un grand cerf
Regardait par la fenêtre
Un lapin venir à lui
Et frapper ainsi (historiquement : à l’huis) »

Si l’air ne vous revient pas, vous pouvez le retrouver ici !