Publié le 09/02/2024 - 3 minutes de lecture

Découvert en avant-première au Festival Drôle d’endroit pour des rencontres, le nouveau film de Quentin Dupieux vient de sortir en salles !

Six mois après Yannick, précédent film de Quentin Dupieux ayant rencontré un succès inattendu, le cinéaste prolifique est de retour avec Daaaaaalí !, rendant hommage au surréalisme et à la personnalité multiple de Salvador Dalí.

Quoi de mieux pour incarner cette multiplicité que de confier le rôle de Dalí à plusieurs acteurs ? Ce ne sont pas deux, ni trois, ni quatre, ni cinq mais bien six comédiens qui se prêtent les traits de Dalí (les six « a » du titre), interprétant tour à tour à leur manière l’artiste. On a eu un gros coup de cœur pour les performances de Jonathan Cohen et Édouard Baer, à qui le rôle sied à merveille ! Pio Marmaï et Gilles Lellouche rament davantage, n’ayant pas grand chose à jouer.

Casser les codes du biopic

Si vous vous attendez à voir un biopic, vous risquez d’être déçus : Daaaaaalí ! n’en est pas un. Le film ne retrace pas des épisodes de la vie de l’artiste espagnol. On suit en réalité une journaliste (Anaïs Demoustier, fil rouge censé de ce voyage en absurdie) qui souhaite le rencontrer pour l’interviewer. Mais ses tentatives se soldent par des échecs, le maître s’échappant à chaque fois avant la fin de l’entretien.

Daaaaaalí ! nous perd, nous surprend puis nous reperd, sans jamais nous lasser. Dupieux nous avait déjà habitués aux gags visuels et de cadrage mais il semble passer un cap avec ce film, comme lors de cette scène où Edouard Baer marche dans un couloir d’hôtel sans fin (la scène est folle). Il se dégage alors une forme de liberté – contrainte car en réalité millimétrée – qui ne va pas s’en rappeler la même liberté qu’on peut percevoir dans le coup de pinceau de Dalí.

Que nous dit Dupieux ?

Mais finalement, que nous raconte vraiment Daaaaaalí ? Là où Yannick semblait porter un message sur la question du public et du divertissement, le nouveau film de Dupieux est plutôt à saisir dans l’instant, sans trop se prendre le chou. Un peu comme la majorité de sa filmographie. On y voit une fontaine sortir d’un piano, Jérôme Niel avec une tête démesurée et on entend Romain Duris dire que « les stars adorent qu’on leur torche le cul ». C’est ça aussi Quentin Dupieux. Explorer les limites de son art. Et c’est finalement quand on ne va pas chercher plus loin que ce que l’écran nous présente qu’on profite le mieux de cette escapade à Dalíland.

Little Marcel a rédigé cet article.

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