Publié le 26/07/2021 - 4 minutes de lecture

Vu en avant-première à Lyon en juin, Profession du père est le nouveau film de Jean-Pierre Améris, adapté du roman éponyme de Sorj Chalandon.

Émile a 12 ans et a un papa extraordinaire : il a été parachutiste, espion, conseiller particulier du Général de Gaulle… Il a même créé les Compagnons de la chanson et veut désormais sauver l’Algérie française (l’histoire se déroule à Lyon en 1961). Impressionné par son père, Émile est prêt à tout pour le rendre fier. Vraiment prêt à tout ?

A l’origine du film…

Avant d’être adapté pour le grand écran, Profession du père est tout d’abord un roman, écrit par le journaliste et écrivain Sorj Chalandon en 2015. Cet homme mythomane qu’il décrit est largement inspiré de son propre père. Dans La légende de nos pères, publié en 2009, Sorj Chalandon abordait déjà le faux passé de son père en faisant incarner ce mensonge par un cheminot lillois. Yves, le frère de Sorj, qui était présent dans la salle lors de la projection, a expliqué que son enfance a également été volée par la maladie de son père mais Sorj Chalandon a décidé de retransmettre l’histoire sous le prisme d’un seul enfant et non pas de deux frères. Yves Chalandon a ajouté que le titre, Profession du père, venait du fait que son frère et lui ne savaient jamais quoi écrire quand on leur demandait le métier de leur père à l’école.

Benoît Poelvoorde (André) & Jules Lefebvre (Émile) | Crédit photo : Claire Nicol

Jean-Pierre Améris, le réalisateur, est parvenu a projeter sa propre enfance sur celle de Sorj Chalandon, ce qui participe à la réussite du film, car le roman est très personnel mais le film aussi puisque l’histoire intime du réalisateur y trouve écho. L’écrivain et le réalisateur ont également en commun Lyon, la ville lumière, là où s’est déroulée une grande partie du tournage, dans les rues pavées du Vieux Lyon.

Des acteurs remarquables

Ce film signe la troisième collaboration entre Jean-Pierre Améris et Benoît Poelvoorde, qui incarne le père d’Émile. Après la projection, le réalisateur a confié que le rôle avait été spécialement écrit pour Benoît et que celui-ci avait insisté pour le jouer, malgré le refus de son agent. Je ne vois pas qui mieux que Benoît aurait pu interpréter ce père qui aime toutefois son fils et que l’acteur belge est parvenu à humaniser en dépit de la folie qui l’entraîne dans une violence, souvent psychologique, envers sa femme et son fils.

Mais finalement, celui qu’on voit le plus dans le film, c’est Émile. Tout comme dans le roman, c’est son point de vue qui est adopté et il apparaît dans la quasi totalité des scènes. J’ai vraiment été stupéfait du jeu du jeune Jules Lefebvre qui campe Émile. Jean-Pierre Améris a expliqué avoir rencontré Jules après l’avoir découvert dans le film belge Duelles, sorti en 2019. Il recherchait un enfant vif, excité par l’aventure : Jules était le parfait interprète.

L’actrice Audrey Dana (Knock, Boomerang, Sous les jupes des filles…) était aussi présente aux côtés de Jean-Pierre Améris lors de la projection. Sa présence apporte un peu de lumière au film tandis que dans le livre, la figure de la mère est presque absente. Elle est tendre et compatissante dans l’adaptation cinématographique. Loin d’être une victime, elle a la force et le courage de protéger son enfant.

Cet été sera parsemé de films à ne pas manquer : Profession du père en fait partie. A découvrir en salle à partir du 28 juillet.

PROFESSION DU PÈRE, de Jean-Pierre Améris – Avec Benoît Poelvoorde, Audrey Dana, Jules Lefebvre… (1h45). En salle le 28 juillet.

LITTLE MARCEL

Little Marcel a rédigé cet article.

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