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Publié le 12/06/2023 - 3 minutes de lecture
Au programme cette quinzaine dans Ciné MARCEL : un film irlandais désarmant, une des belles surprises du Festival de Cannes 2023 et un film d’aventure franco-algérien impressionnant.
The Quiet Girl (Colm Bairéad)
Le bouche à oreille unanime a permis à ce bijou irlandais de faire une belle carrière dans les salles de cinéma françaises. On ne vous parle pas de n’importe quel film : il s’agit de The Quiet Girl, premier long-métrage de Colm Bairéad, à deux doigts de remporter l’Oscar du Meilleur film en langue étrangère en mars dernier.
Le cinéaste nous transporte en Irlande durant l’été 1981, dans une famille (très) nombreuse qui subvient tout juste à ses besoins. La jeune Caït, dont les parents s’occupent peu, est envoyée chez des parents éloignés pour passer la période estivale. Comme le titre l’indique, Cáit n’est pas la plus bavarde de son âge mais son regard intense ne vous laissera pas de marbre. Catherine Clinch, la jeune actrice qui l’interprète, est tout simplement stupéfiante.
Omar la Fraise (Elias Belkeddar)
Pour son premier long-métrage, Elias Belkeddar nous cueille avec un film inattendu, qui met en scène les tribulations d’Omar et Roger, deux acolytes tentant de se faire oublier à Alger après avoir vécu une première vie dans le sang, la violence et le banditisme. Présenté à Cannes en Séance de Minuit, Omar la Fraise est un film à la croisée des genres et son originalité fait de lui un OVNI au milieu du paysage cinématographique français.
En magouilleurs en cavale, Reda Kateb et Benoît Magimel se révèlent plutôt doués dans le registre comique. Car oui, les situations drôles, voire burlesques, prédominent dans Omar la Fraise, du moins dans la première partie du film. Agrémentons ce ton comique d’un brin de romance, d’un peu de société pour brasser le portrait d’Alger et de quelques gouttes de sang (oui, c’est aussi un film de gangsters). Une fois le générique de fin lancé, on ne connaît pas mieux la raison précise du surnom d’Omar – le film donne plusieurs réponses dictées par des protagonistes différents – mais ce qu’on sait, en revanche, c’est qu’il serait dommage de passer à côté de son récit.
La Dernière reine (Damien Ounouri & Adila Bendimerad)
La Dernière reine est une fresque historique impressionnante de maîtrise. On est plongé à Alger en 1516, alors que les Espagnols font régner la terreur sur le royaume. Le pirate Aroudj Barberousse en profite pour prendre la tête d’Alger mais est rapidement confronté à la ténacité de la Reine Zaphira, dont le film dresse un portrait entre légende et réalité. D’ailleurs, on ne sait pas ce qui relève de l’Histoire ou de l’imaginaire ; en revanche, le parcours de la Reine Zaphira est digne des grandes tragédies grecques.
A la tête de ce long-métrage, on découvre les talents de deux cinéastes à suivre, Damien Ounouri & Adila Bendimerad, qui tient également le rôle principal, celui de la Reine Zaphira. On retrouve à leurs côtés Dali Benssalah (Athena, Je verrai toujours vos visages) et Nadia Tereszkiewicz (Les Amandiers, Mon crime, L’Île rouge), beaucoup vue au cinéma depuis le début de l’année. Un film d’aventure comme on en voit peu.
Little Marcel a rédigé cet article.