- Culture
Publié le 21/06/2023 - 3 minutes de lecture
Au programme cette quinzaine dans Ciné MARCEL : un premier film très réussi, une nuit à Milan assez tendue et le retour du réalisateur de 120 BPM.
Le Paradis (Zeno Graton)
Le Paradis nous emmène à la rencontre de Joe, 17 ans, placé dans un centre fermé pour mineurs délinquants. Il ne rêve que d’une chose : quitter ce lieu qu’il trouve sinistre pour retrouver sa liberté. Mais son désir de fuite est rapidement chamboulé et remis en question par l’arrivée au centre de William.
Beaucoup de pudeur et de beauté des corps enlacés dans ce premier long-métrage réalisé par Zeno Graton. Le cinéaste filme la passion avec passion ; la formule est facile mais résume bien ce qu’il advient sous nos yeux. Il est également parvenu à trouver deux jeunes comédiens talentueux qui tiennent le film sur leurs épaules avec brio : Khalil Gharbia – vu dans la série SKAM et plus récemment dans Peter Von Kant – et Julien de Saint-Jean – qu’on a rencontré il y a quelques mois pour le film Arrête avec tes mensonges. Enfin, on vous invite à écouter le générique de fin signé Bachar Mar-Khalifé, mettant parfaitement en musique le désir de liberté rêvé par les jeunes du centre.
Dernière nuit à Milan (Andrea Di Stefano)
Si vous croyez voir une comédie, les premières minutes du film mettront rapidement en branle vos certitudes. Des prises de vues aériennes de Milan en pleine nuit, éclairée par les nombreux lampadaires et enseignes, sont sublimées par un thème récurrent qui amène beaucoup de tension. A l’aube de sa retraite, le policier Franco Amore se félicite de n’avoir jamais tiré sur personne. Mais voilà que sa dernière nuit de service ne va pas tout à fait se dérouler comme prévu…
Pierfrancesco Favino, le Jean Dujardin made in Italie, impressionne dans ce thriller qui ne révolutionne pas le genre mais d’une efficacité redoutable. Certes, les personnages sont un peu schématiques : un flic italien tout propre tout net – enfin… jusqu’à cette fameuse nuit à Milan – et des méchants Chinois pas très gentils. Mais la mise en scène et l’interprétation nous font oublier ces quelques facilités scénaristiques.
L’Île rouge (Robin Campillo)
Robin Campillo est né au Maroc, avant de vivre une partie de son enfance en Algérie puis sur la base militaire 181 d’Ivato à Madagascar, suivant les missions de son père, sous-officier dans l’Armée de l’Air française. Même si L’Île rouge se déroule à Madagascar dans les années 70, là où le cinéaste a grandi, le film n’est que partiellement autobiographique et relève de l’imaginaire du réalisateur sur plusieurs aspects.
A travers les yeux d’un enfant de dix ans, Robin Campillo filme le quotidien d’une famille résidant sur la base militaire avec beaucoup de justesse. Mais c’est le reste qui déraille : un manque de rythme qui rend les deux heures du film interminables, un délire sur Fantômette qui nous laisse plus que perplexe et une dernière partie qui change de focale sans vraiment d’explications. On avait hâte de découvrir le nouveau long-métrage du réalisateur de 120 battements par minute mais la déception fut à la hauteur de nos attentes.
Little Marcel a rédigé cet article.