Publié le 31/03/2023 - 4 minutes de lecture

La rubrique Ciné MARCEL fait son grand retour pour tenter de vous donner envie d’aller au cinéma voir des pépites dont certaines mériteraient une meilleure exposition médiatique. Au programme cette quinzaine : un film catastrophe dans les Landes, le dernier Ozon et un bijou d’animation.

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EN PLEIN FEU (Quentin Reynaud)

Ce deuxième long métrage réalisé par Quentin Reynaud (Cinquième set) ne pouvait pas mieux porter son nom. Dans ce film anxiogène aux allures de fin du monde, André Dussollier et Alex Lutz incarnent respectivement Joseph et Simon, un père et son fils contraints de quitter leur habitation menacée par un incendie ravageant la forêt des Landes. On suit ainsi leur départ précipité sous un soleil de plomb, rapidement rattrapé par l’avancée fulgurante des flammes. Le cauchemar peut alors débuter.

L’incendie montré à l’écran impressionne et les performances livrées par Lutz et Dussollier renforcent la crédibilité de la catastrophe climatique en cours. Au fil de l’histoire, on commence toutefois à se demander si l’incendie détruisant la forêt landaise est bel et bien le sujet principal du film ou s’il est un prétexte pour explorer un événement tragique vécu des années auparavant par Simon, qu’on se gardera de divulguer…

MON CRIME (François Ozon)

Rebecca Marder & Nadia Terezkiewicz. Si ces deux noms ne vous disent rien du tout, il serait temps de sortir de votre caverne ! Toutes deux nommées cette année pour le César du Meilleur espoir féminin – une des deux l’a emporté, devinez laquelle -, ces deux étoiles montantes du cinéma français se donnent la réplique dans la nouvelle comédie de François Ozon. Terezkiewicz y campe une jeune actrice fauchée, enfin couronnée de succès. Non pas grâce au rôle de sa vie mais après avoir été accusée du meurtre d’un célèbre producteur…

Hyper chargé en décors, dialogues soutenus, personnages complètement frappés et étonnamment ludique, Mon crime a des airs théâtraux, ce qui fait sens quand on sait qu’il est adapté d’une pièce de théâtre de 1934 de Berr et Verneuil. La distribution aux petits oignons et le rythme, surtout, assez dingue, nous font passer un moment délectable, le temps d’une heure quarante qu’on ne voit pas filer. Carburant à la vitesse d’un long métrage par an, le réalisateur prolifique signe son meilleur film depuis Grâce à Dieu (notre coup de cœur de l’année 2019).

INTERDIT AUX CHIENS ET AUX ITALIENS (Alain Ughetto)

Lorsque Alain Ughetto a entamé une quête de ses origines, il a découvert qu’un village italien portait son nom : Ugheterra, autrement dit « la terre des Ughetto ». Il a alors décidé de raconter, par le biais d’un film d’animation, l’immigration des Italiens au cours du XXe siècle à travers l’histoire réelle de sa propre famille. Mais attention, pas n’importe quel type d’animation : la stop motion.

Tourné par le studio d’animation Foliascope dans la Drôme, Interdit aux chiens et aux Italiens a donc nécessité l’utilisation d’objets réels – la stop motion fonctionne ainsi -, donnant l’illusion que les personnages sont dotés d’un mouvement naturel, image par image. Ce qui est d’ailleurs assez surprenant et original dans le film, c’est que Ughetto interagit parfois avec ses personnages : sa main se balade devant la caméra et on l’observe construire les décors du film ou apporter des accessoires utiles aux protagonistes. Une belle création cinématographique et pédagogique, qui a déjà rencontré un joli succès d’estime et public.

Little Marcel a rédigé cet article.

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