Publié le 15/04/2023 - 4 minutes de lecture

La rubrique Ciné MARCEL fait son grand retour pour vous donner envie d’aller au cinéma voir des pépites dont certaines mériteraient une meilleure exposition médiatique. Au programme cette quinzaine : un premier film maintes fois primé, un thriller politique tourné dans la région et un film choral au casting impeccable.

Copyright Diaphana Distribution / StudioCanal / The Jokers

DALVA (Emmanuelle Nicot)

Si ce film est programmé dans votre salle de ciné préférée, ne le ratez pas car le nom de Dalva restera gravé dans vos esprits. Récompensé à tire-larigot en festivals l’an passé – Cannes, Angoulême, Hong-Kong et j’en passe -, ça ne l’empêchera malheureusement pas d’être rapidement noyé par les nouvelles sorties qui déboulent au ciné chaque semaine. Raison de plus, donc, pour découvrir l’histoire de la jeune Dalva.

Dalva est placée en foyer d’accueil, après avoir été brusquement retirée du domicile paternel, scène d’ouverture particulièrement marquante. Pour son premier long métrage, Emmanuelle Nicot filme le quotidien de Dalva dans sa « nouvelle vie » qu’elle n’a pas choisi. Mais elle montre également avec beaucoup de sensibilité la reconstruction de cette jeune fille après l’inceste dont elle a été victime, ce dont Dalva a beaucoup de mal à comprendre. Interprétée par la prodigieuse Zelda Samson, on parie qu’elle sera nommée aux César 2024. Rendez-vous l’année prochaine !

DE GRANDES ESPÉRANCES (Sylvain Desclous)

Sylvain Desclous est passionné de politique. Si vous n’y avez plus foi, regardez sa filmographie. Car oui, cette engouement qu’il porte nourrit les films et documentaires qu’il a tournés, notamment La Campagne de France (2022). Il a choisi le prisme de l’engagement politique de la jeune génération dans De Grandes espérances, un drame politique porté de main de maître par Rebecca Marder et Benjamin Lavernhe.

Le film ne raconte pas simplement le parcours et l’ascension de deux brillants étudiants, concourant pour intégrer l’ENA. Assez vite, on prend connaissance d’un événement tragique venant perturber leur routine bien huilée. C’est alors que les langues se délient et que le chaos gagne petit à petit les personnages. Leur avenir en politique paraît soudainement incertain et chacun tente le tout pour le tout dans l’espoir de sauver sa peau.

JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES (Jeanne Herry)

Après avoir fait pleurer dans les chaumières avec son précédent long métrage Pupille, la réalisatrice Jeanne Herry – fille de Julien Clerc et Miou-Miou – s’attaque à un autre sujet de société dans ce film choral : celui de la justice restaurative. A la différence de la justice pénale, la justice restaurative repose sur le dialogue entre des victimes et auteurs d’infractions, et vise la réparation.

Dans Je verrai toujours vos visages, deux types de rencontres ont lieu parallèlement, sans jamais vraiment se croiser. D’un côté, des échanges au sein d’un groupe composé de victimes et agresseurs. De l’autre, une médiation entre une sœur et son frère qui l’a violée. Alors que le film aurait pu tendre vers une noirceur absolue, il parvient à être lumineux malgré les récits de vie désarmants narrés par les victimes. C’est aussi parce que Jeanne Herry a pris le parti de ne pas montrer les agressions et de se concentrer sur les échanges que le film brille. Elle met ainsi en lumière la force de la parole – également illustrée dans la série En Thérapie – et celle du collectif, capable de surmonter tous les obstacles.

Little Marcel a rédigé cet article.

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