Publié le 28/02/2019 - 2 minutes de lecture

Un jour pourtant…

Quand il devient évident que personne n’a bougé et qu’un pervers continue de sévir au milieu des enfants au moins trente ans après les premiers faits.

C’est l’histoire d’un impossible pardon, même pour ceux qui ont été biberonnés à la miséricorde et à la résurrection, à tous ces préceptes derrière lesquels l’Église camoufle sa lâcheté.

C’est le corps qui se souvient. Le premier parle de « douleur émotionnelle intense », celle qui revient en boomerang, qui fait couler des larmes sur les joues d’un deuxième, cloue au sol un troisième. Les mots font enfin surface et relient les hommes entre eux.

© Allociné

Ce film montre la force collective de leur association, dans son combat contre un système, celui de l’Église lyonnaise et son archevêque, celui d’un monde catholique face aux nombreux scandales de pédophilie qui remplissent les journaux.

Aux témoignages similaires d’abus sexuels dans un bureau, un labo photo, une chambre ou une tente d’un camp scout, répondent les aveux minables du Père Preynat. C’est le déni de l’institution qui est insupportable, face aux enfants qu’ils étaient hier, face aux enfants qu’ils ont aujourd’hui.

© Allociné

Ce film, basé sur des faits réels en cours d’instruction par la justice, est une vraie performance artistique. Par la délicatesse du regard porté par le réalisateur. Par la beauté des acteurs qui rendent la vraie grâce à ces hommes et des seconds rôles féminins, les mères en premier, qui n’ont pas su voir, les compagnes ensuite, qui composent comme elles peuvent.

Rare film rend telle justice.

Grâce à Dieu, de François Ozon, avec, entre autres, Melvil Poupaud, Denis Ménochet, Swann Arlaud.

Lien vers l’association à l’origine des plaintes qui ont inspiré ce film : www.laparoleliberee.fr

SALSA

Thèmes associés