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Publié le 29/08/2023 - 4 minutes de lecture
C’est un monument discret, silencieux. Il est le témoin d’une époque faste et prospère mais nous paraît aujourd’hui presque invisible sous nos yeux ponots habitués… Pourtant il est bien là, trônant fièrement depuis 1906 sur une partie de la ville. Quoi donc ? La vierge ? La cathédrale ? Que néni ! Bien moins connu mais à tort. Pour ce premier article, laissez-moi vous montrer l’envers du décor d’un édifice emblématique du Puy. Laissez-moi vous compter l’histoire de ce lieu insolite & inaccessible qu’est :
La Tour de la Verveine. 😉
Mais tout d’abord un peu d’histoire !
Qvi biev la varverna est de bvona mena !
(Qui boit de la verveine est de bonne famille!)
C’est en 1859 que tout commence. M. RUMILLET-CHARRETIER, herboriste et apothicaire met au point la recette de ce qui va devenir un emblème de la région : la liqueur de verveine.
En 1865, il installe sa distillerie au cœur du Puy nommée « Grande Distillerie du Velay Rumillet-Charretier ».
Puis en 1886, c’est son cousin Victor Pages qui assure la direction de la distillerie et lui confèrera son célèbre nom. 1906, la distillerie déménage de ses précédents quartiers rue Crozatier pour s’installer faubourg St Jean.
Achille PROY est l’architecte en charge de la construction du bâtiment. Les vitraux sont signés par Charles Borie.
La tour mesure près de 9m de haut sur 4m de large !
L’immeuble accueillait alors le magasin au rez-de-chaussée et des logements au-dessus. La tour symbolise l’essor de l’entreprise et représente une vitrine commerciale splendide.
Le magasin était alors un lieu de passage obligé pour bon nombres de visiteurs et touristes de la ville au fil des années. Comme un pèlerinage bucolique dans une forêt de liqueurs.
(Mon conseil, faites un arrêt à City Buro, les locaux actuels au rez-de-chaussée. Il y a une magnifique peinture signée Bernard. J nommée « La Cueillette de la verveine » datée de 1907. Un trésor artistique local à découvrir absolument !)
L’envers du décor
Le contexte posé, intéressons-nous au lieu. L’accès se fait via la porte de l’immeuble faubourg Saint Jean. Une immense entrée nous accueille ainsi qu’un premier vitrail (classé au titre des monuments historiques tout comme le bâtiment), signé lui aussi C.BORIE. Puis, la montée. Nous gravissons les quatre étages pour nous retrouver devant la porte des greniers. Une fois celle-ci franchie, c’est une histoire plus récente qui nous accueille. Sort de bien des greniers, sont entreposés çà et là des objets témoins d’une époque révolue. Mais qu’importe, nous ne sommes pas venus là pour ça. Au fil des pas, se dessine un étroit escalier en colimaçon, indiquant le début de notre objectif : la tour. Grimpons alors dans l’antre de ce phare ! Les marches sont étroites et l’escalier sombre. Ces dernières prudemment gravies, c’est la lumière qui nous annonce en premier l’arrivée imminente dans le dôme. Encore un petit effort et nous y sommes….
Une fois à l’intérieur, nous sommes frappés par les couleurs ! Le soleil se reflète joliment dans les vitraux encore intacts de BORIE, la tour créant un prisme de couleurs délicieux à la vue. Le travail de charpente est lui aussi à souligner. Une étroite porte nous mène ensuite à l’extérieur. La vue est à couper le souffle ! On ne se lasse pas de contempler la ville, dominant la place Cadelade, le faubourg St Jean et les toits avoisinants. Mais regardez plutôt :
De nos jours le dôme de la verveine reste un témoin majeur de l’histoire du Puy et de son passé industriel. Même si cet édifice mériterait d’être mis plus en valeur, il reste dans les mémoires populaires comme un symbole emblématique de la place Cadelade et de la ville du Puy.
Un immense merci à William T. et sa sœur pour leur accueil, leur confiance, leur temps et de nous avoir si agréablement reçu ! Grace à eux nous avons pu accéder à ce lieu si insolite et ainsi voir naître cet article.
Alexandre a rédigé cet article.