« Incroyable mais vrai » de Quentin Dupieux : vous n’allez pas en croire vos yeux !

Publié le 19/06/2022 - 4 minutes de lecture

Si vous êtes fan du cinéma de Quentin Dupieux ou que vous n’avez vu aucun de ses films, on ne peut que vous conseiller son dernier OFNI (objet filmique non identifié), Incroyable mais vrai !

Réunissant un casting aux petits oignons (Alain Chabat, Léa Drucker, Benoît Magimel et Anaïs Demoustier), on ne peut pas vous dévoiler grand-chose sur le scénario du neuvième film de celui qui a fait jouer à l’écran un pneu complètement frapadingue. Vous vous dites sûrement : « Mais à quoi bon écrire un article sur un film dont il ne faut pas parler de l’intrigue ?! ». Minute, papillon !

De quoi ça cause, alors ?

Certains spectateurs sans vergogne n’hésiteront pas à vous spoiler les acrobaties scénaristiques du film. Nous, on trouve qu’il n’y a pas besoin d’en faire des tonnes et que le synopsis fait très bien le job à notre place : « Alain et Marie emménagent dans un pavillon. Une trappe située dans la cave va bouleverser leur existence. »

En revanche, on peut vous dire qu’il y a deux passages qu’il ne vaut mieux pas se faire divulgâcher pour garder l’effet de surprise intact et laisser éclater les rires (ou monter la gène ?). Car oui, Alain (Chabat) et Marie (Drucker) emménagent dans une maison avec un truc en plus, tout comme Gérard (Magimel), dont on apprend qu’il a lui aussi un truc en plus…

Bon, vous l’aurez compris, on a beaucoup aimé Incroyable mais vrai car sous ses airs complètement débiles se cache une œuvre intelligente qui en dit beaucoup sur notre société.

La mécanique Dupieux en 7 points (et pas un de plus !)

Petit guide pratique pour les néo-arrivants dans l’univers Dupieux 🙂

Un réalisateur multitâche : en plus de diriger ses films, il les scénarise et compose souvent les B.O. (sous le pseudo de Mr. Oizo), et exerce les fonctions de chef monteur et directeur de la photographie.
Des synopsis minimalistes : « Dans le désert californien, des spectateurs incrédules assistent aux aventures d’un pneu tueur et télépathe, mystérieusement attiré par une jolie jeune fille. Une enquête commence. » (Rubber) ; « Un poste de police. Un tête-à-tête, en garde à vue, entre un commissaire et son suspect. » (Au poste !) ; « Jean-Gab et Manu, deux amis simples d’esprit, trouvent une mouche géante coincée dans le coffre d’une voiture et se mettent en tête de la dresser pour gagner de l’argent avec. » (Mandibules)…
Des petites musiques qui restent dans la tête : Quentin Dupieux n’a pas composé la musique d’Incroyable mais vrai mais c’est tout comme ; elle s’incruste parfaitement dans son style, ce qui peut paraître étonnant quand on sait que c’est du Bach (oui, oui) interprété par un certain Jon Santo.
Des affiches dans leur jus et une esthétique propre à Dupieux : l’affiche d’Incroyable mais vrai parle à ma place et fait un beau pied de nez aux affiches de comédies franchouillardes qui utilisent un titre jaune sur fond bleu (cochant ainsi les cases du cahier des charges de la rigolitude).
Des films qui durent deux fois moins longtemps qu’un Marvel : pas le temps de s’ennuyer ni de ronfler pendant 75 minutes en moyenne.
Une cadence frénétique d’un film par an : il dort quand, Dupieux (nom de famille à contre-emploi) ?
Des castings hallucinants. Ils sont presque tous passés par la case Dupieux : Eric et Ramzy, Alain Chabat, le Palmashow, Anaïs Demoustier, Benoît Poelvoorde, Jean Dujardin, Adèle Haenel, Adèle Exarchopoulos, Léa Drucker, Benoît Magimel… et bientôt Gilles Lellouche, Vincent Lacoste, Doria Tillier, Oulaya Amamra, Jean-Pascal Zadi, Blanche Gardin avec Fumer fait tousser, présenté à Cannes cette année et prévu pour 2023.