Tiny House : l'habitat alternatif, on kiffe !

Publié le 09/12/2020 - 6 minutes de lecture

Tu en as marre de vivre dans ton appartement sans balcon ou sous les toits ? Certaines pièces de ta maison sont superflues car non essentielles à tes besoins ? Bref, tu as envie de vivre davantage proche de la nature, plus simplement mais tout aussi confortablement ?

Alors fais comme Aurélie (Lili), et déménage dans une Tiny House (micromaison écologique mobile) ! C’était son rêve, et elle l’a réalisé !

Originaire de Clermont Ferrand, Lili enseigne l’italien en Haute-Savoie depuis 2015. Férue de danse et de randonnées, mais aussi formée à la sophrologie, Lili mène une vie rythmée tant par le mouvement que par la méditation. Comme elle vient souvent en Haute-Loire pour voir famille et amis, Lili a partagé avec nous son expérience « Tiny House ».

Depuis quand vis-tu en Tiny House?

J’ai fait construire sur-mesure ma Tiny, puis je m’y suis installée en mai 2020 avec Stefano, mon chéri. On vit à deux dans ce 13,8m2 (presque 20m2 avec les mezzanines)… ET c’est génial ! À Annecy, où je vis actuellement, les prix des terrains et des habitations sont FOUS ! Celui des locations aussi… Quand mon ancienne propriétaire a décidé de vendre l’appartement dans lequel je vivais en colocation, j’ai cherché une solution alternative qui me ressemblait. Ça a été un déclic pour moi. Comme si cette Tiny House était là depuis longtemps dans mon corps, dans mes rêves. Une maisonnette où l’on vit avec l’essentiel. Une maisonnette qui bouge. Une maisonnette en bois qui a peu d’impact sur nos sols.

Pourquoi avoir choisi ce mode de vie en tant que résidence principale ? Quels engagements prônes-tu ?

La construction ou l’achat d’occasion de Tiny existent. Beaucoup de lieux se créent aussi pour de l’auto-construction ou des chantiers participatifs, et je trouve cela fantastique. Bref, le marché se développe. N’ayant pas de grandes compétences en charpente et en menuiserie, j’ai choisi un constructeur vers Chambéry qui a fait le maître d’œuvre pour construire notre Tiny !

Nous, nous avons fait les plans, l’électricité et chiner des « mini » meubles. Voici les photos de notre Tiny sur le site constructeur. À travers ce mode de vie, je prône le partage de l’espace : entre la nature, les êtres humains et les animaux ; le respect de l’environnement par le choix de matériaux naturels ou recyclés et un faible impact au sol. Et aussi, le respect des choix et des modes de vie de chacun.

Intrigués ? Alors jetez un œil dans la Tiny de Lili :

https://www.facebook.com/1404828843/videos/10223437081020931/

Selon toi, que faut-il pour vivre en toute simplicité dans une Tiny ?

AVOIR ENVIE ET Y CROIRE ! En terme de conception et de construction, tout est possible : vivre seul, à 6, avec des animaux, avec ou sans les roue, en étant nomade ou sédentaire. On peut rajouter divers aménagements extérieurs (cabanon, terrasse amovible) et même coller des Tiny entre elles !

Le budget pour la construction : de 15000 € si vous faites tout vous-même jusqu’à 60000 euros clé en main (voire plus suivant les constructeurs). J’arrive à environ 40000 € pour mon projet.
Le poids à respecter est de 3,5T pour rouler. La Tiny peut être tractée par un véhicule assez puissant et avec un permis BE. Si la Tiny excède les 3,5T, c’est un convoi exceptionnel déplaçable en camion. La mienne fait 3,580T quand elle est presque vide et je l’ai faite transporter par un convoyeur de Tiny House.
La question du terrain est importante pour les habitats dits « légers ». C’est la première chose dont je me suis occupée avant de faire construire. J’ai trouvé la solution de louer en « Zone Naturelle Camping » car sur les PLU (Plan local d’urbanisme) communaux, les « caravanes » y sont autorisées en séjour permanent. J’ai aussi prévenu la mairie de la commune qui m’a donné un accord « non officiel » pour que nous nous installions. Malheureusement (ou heureusement), on ne peut pas s’installer partout en Tiny. Même sur son propre terrain constructible ou agricole, c’est compliqué pour un habitat permanent. Les lois sont rudes et les communes parfois frileuses.
FICELEZ VOTRE PROJET EN MAIRIE ET POUR LE SERVICE URBANISME. Certains font le choix de s’installer sans demander d’autorisation préalable. Ça passe ou ça casse.

Vous trouverez ici des informations sur les lois
Ou encore ici (cf. Installation d’une caravane dans votre jardin)

A l’inverse, qu’est-ce qu’il ne faut pas pour vivre heureux dans une Tiny ?

PAS DE CONTRE INDICATION. ON EST TOUS APTES. Et on en met des choses dans une Tiny House !

Quels modes de déplacement adoptes-tu du fait de l’éloignement campagne/ville?

Pour moi, c’est le vélo électrique. Je fais une trentaine de km par jour à vélo, c’est bon pour la planète, pour mes gambettes et pour mon moral.

Pour ceux qui n’osent pas tenter l’aventure « Tiny House », que leur conseillerais-tu?

Si vous voulez tester la vie en Tiny, visitez-en et informez-vous via les témoignages suivants:
www.collectif-tinyhouse.fr
ou encore hameaux-legers.gogocarto.fr
On peut louer des Tiny House en France, mais c’est un concept encore rare. Ce serait plus dans le Nord de la France où il existe des « villages Tiny » où certains étudiants peuvent même en louer une pour se loger à comme à Saint Brieuc en Bretagne.

Vivre en Tiny, c’est un choix personnel qui peut avoir divers motivations et bénéfices suivant ce que nous recherchons et qui nous sommes. Personnellement, ça m’apporte de la clarté, de la simplicité, un endroit très chaleureux et confortable où vivre au calme.

Vous pouvez aussi commencer par en louer une pour quelques jours, dans toute la France.

As-tu d’autres projets à venir concernant ta vie en Tiny House ?

Ma Tiny est reliée à l’eau, l’électricité et au « tout à l’égout » car je loue un bout de terrain dans un ancien camping (280€/mois sans l’électricité). J’aimerais la rendre plus autonome énergétiquement (panneaux solaires, récupération et filtrage des eaux de pluie et phyto-épuration des eaux grises avec toilettes sèches…) et aussi trouver un terrain à acheter et à partager avec d’autres habitats légers où l’on se sente vraiment chez nous. Et pourquoi pas créer un éco hameau !