Ma garde-robe écoresponsable : les conseils du hérisson

Publié le 09/03/2022 - 11 minutes de lecture

Les impacts sociaux et environnement de l’industrie textile sont multiples. Ce mois-ci le hérisson vous explique pourquoi, vous propose quelques astuces pour rendre votre garde-robe plus écoresponsable et vous indique quelques adresses en Haute-Loire.

Le parcours de nos vêtements

En France, 2,6 milliards de textiles et chaussures sont mis sur le marché tous les ans, soit près de 10 kilos par habitant !

La production des fibres textiles

La production des matières premières permettant la réalisation des fibres textiles est la première étape et l’une des plus impactantes de la chaîne.

Prenons l’exemple du coton. C’est la matière végétale la plus utilisée dans le monde. Or, sa culture est la plus gourmande du monde en pesticides et en engrais. Ces intrants représentent une pollution agricole, et ainsi un risque pour la santé des cultivateurs, et pour la biodiversité. La culture du coton demande aussi beaucoup d’eau pour l’irrigation. On sait par exemple que la simple production d’un t-shirt demande à elle seule l’équivalent de 70 douches.

Pour ce qui est des fibres synthétiques, 70 % de celles que nous utilisons sont dérivées du pétrole. Les impacts du pétrole, ressource non renouvelable d’origine fossile, et la forte contribution de la production des matières synthétiques à l’impact carbone élevé de l’industrie textile sont aujourd’hui bien connus.

Les étapes de la fabrication des vêtements

Au cours de la fabrication des vêtements, les traitements chimiques ou mécaniques infligés aux textiles afin de leur donner une apparence particulière peuvent se révéler particulièrement nocifs pour la santé et l’environnement.

C’est par exemple le cas du sablage, une technique utilisée afin d’obtenir un effet délavé sur les jeans. Les ouvriers projettent du sable à haute pression sur le textile à l’aide de canons, dans de petites cabines non aérées. En cas de longue exposition, la poussière dégagée par le sable peut causer de graves maladies pulmonaires, incurables et potentiellement cancérigènes.

La teinture textile est aussi source de pollution. La coloration du tissu est souvent précédée d’un blanchiment à l’eau de javel, qui se retrouve dans les sols, l’air et l’eau et contamine ainsi notre environnement. Diverses substances chimiques, comme le mercure, le plomb, sont utilisées. Elles sont extrêmement nocives pour les personnes qui les manipulent, mais aussi pour celles qui portent les vêtements et pour la nature.

Le transport

Si la majorité des vêtements sont produits en Asie, les points de vente se situent eux principalement en Europe et aux États-Unis : le transport est alors un enjeu crucial. On estime que, du champ à la boutique, un jean peut parcourir jusqu’à 1,5 fois le tour de la Terre.

Une garde-robe plus respectueuse de l’environnement, c’est possible

Vous vous dites, mais qu’est-ce que je peux faire à mon échelle ? Voici donc quelques solutions simples à mettre en œuvre.

Faire le tri dans ses vêtements

50 à 70% de notre garde-robe sont inutilisés. Faire du tri régulièrement vous permettra de redécouvrir des vêtements oubliés et savoir ce dont vous avez vraiment besoin. Réfléchissez à de nouvelles combinaisons pour vous redonner envie de porter d’anciens vêtements.

Penser au prêt ou à la location

Certains vêtements ne sont portés que dans de rares occasions : tenue de soirée, combinaison de ski… Ces vêtements peuvent facilement être prêtés par une connaissance ou loués en cas de besoin.

Le troc est une autre technique économique, écologique mais aussi sociale, qui peut être l’occasion de moments conviviaux comme des Troc Party.

Acheter d’occasion

Il existe maintenant une multitude de magasins de seconde main dans le secteur de l’habillement : ressourceries ou friperies de proximité, voire applications ou sites internet si on n’a pas trouvé son bonheur… Une solution bonne pour la planète et aussi pour votre portemonnaie !

Acheter neuf, d’accord mais en faisant attention

De bons réflexes peuvent vous permettre de réduire facilement l’impact de vos achats.

• Privilégier des tissus en fibres végétales comme le lin, le chanvre ou le coton issus de l’agriculture biologique dont la production limite l’exploitation abusive des sols, ainsi que la surconsommation d’eau et de pesticides et éviter les matières synthétiques.
• Penser aux fibres recyclées, qui bénéficient ainsi d’une seconde vie.
• Préférer les jeans bruts (non délavés, non vieillis pour limiter les traitements).
• Rechercher des vêtements issus du commerce équitable, ou issus de productions nationales ou européennes, en circuit court, pour limiter les impacts liés au transport et avoir une meilleure visibilité sur les conditions de travail des ouvriers.
• Se fier aux écolabels : ils garantissent qu’un bon nombre d’exigences sociales et environnementales soient respectées. En voici quelques exemples :

Garantit que le vêtement contient du coton biologique (au moins 10 %), des matières plastiques recyclées (au moins 20 %) et/ou des fibres artificielles produites à partir de fibres de bois issues de forêts gérées durablement (au moins 25 %).

Garantit que le produit contient au moins 66 % de fibres certifiées DEMETER en mélange avec des fibres biologiques.

 

Vise à garantir que les vêtements sont produits de manière écologique et que la production des fibres naturelles respecte l’environnement. Il assure aussi que la fabrication des vêtements a des impacts limités sur l’environnement.

Il garantit que le produit contient au moins 70 % de fibres certifiées biologiques.

Vise à garantir que les vêtements contenant au moins 75 % de coton sont produits de manière écologique et équitable.

Il garantit que le produit fini contient au moins 50 % de coton biologique.

Vise à garantir que les vêtements respectent l’environnement tout au long de leur cycle de vie (agriculture respectant l’écologie et la biodiversité, réduction des consommations en eau, limitation des substances dangereuses pour la santé humaine…).

Pour les fibres artificielles, le label garantit que 100 % des fibres de bois sont issues de forêts gérées de manière durable.

S’appuie sur le label OEKO-TEX – Standard 100 qui définit des restrictions sur les substances chimiques dans le produit fini. Il assure aussi que la fabrication des vêtements a des impacts limités sur l’environnement.

Vise à garantir que la fabrication des vêtements respecte l’environnement. Il porte uniquement sur la fabrication des articles textiles (interdictions et restrictions de substances dangereuses pour la santé, réduction des consommations en eau et en énergie, seuils pour les émissions dans l’air et dans l’eau).

Vise à garantir que le produit est réalisé selon les principes du commerce équitable, mais il intègre également des critères de production durable. Il couvre à la fois la production des matières premières et la fabrication.

Source : ADEME

Faire durer vos vêtements plus longtemps

Plusieurs solutions vous permettront de conserver plus longtemps vos vêtements en en prenant soin.

Bien les entretenir

• Réduire la fréquence des lavages. À part dans le cas des sous-vêtements, un habit n’est la plupart du temps pas sale après avoir été porté une journée. En l’aérant vous pourrez le porter encore quelques jours. Et s’il y a une tache, essayez de l’enlever à la main. Ainsi, vous préserverez vos vêtements et vous économiserez eau et énergie.
• Laver à basse température (40° maximum), en pensant à bien remplir sa machine pour la faire tourner à sa pleine capacité et diminuer sa consommation d’énergie.
• Préférer les programmes ECO ou classiques plutôt que les programmes courts. Les programmes plus longs favorisent le temps de trempage, minimisent le chauffage de l’eau et sont ainsi plus économes.
• Penser au label pour choisir une lessive et un adoucissant. Ils peuvent vous aider à éviter les produits polluants, allergènes voire agressifs pour la peau.
• Éviter le nettoyage à sec en pressing. En effet, il utilise des solvants toxiques comme le perchloréthylène, nocif pour l’être humain et l’environnement.
• Laisser sécher votre linge à l’air libre. Les sèche-linges électriques consomment beaucoup et abîment les fibres textiles.

Réparer ou transformer les vêtements abîmés

Un trou dans un t-shirt, un jean déchiré… Des gestes simples peuvent permettre de sauver un vêtement et de lui donner une seconde vie. Si vous n’êtes pas couturier, vous trouverez facilement des cours, des livres ou encore des tutos en libre accès sur Internet qui vous apprendront des techniques de réparation. Et si cela ne suffit pas, vous pouvez faire appel à un professionnel.

Vous pouvez également en profiter pour customiser vos vêtements, en ajoutant des accessoires, ou de les transformer totalement (faire d’un jean trop usé un short…). Vous pouvez aussi trouver des ateliers ou tutos vous apprenant à fabriquer des tawashi (éponges réalisées à base de vieux tee-shirts) et autres furoshiki (emballages cadeaux réutilisables à base de chutes de tissus).

Vous pouvez enfin transformer tout simplement le vêtement troué ou tâché en chiffon, ou encore le conserver pour quand vous bricolez ou jardinez.

Permettre la collecte des textiles en fin de vie

Si vous êtes sûr de ne plus vouloir conserver un habit et qu’il est en bon état, vous pouvez l’échanger, le donner ou le revendre.

S’il est trop usé, là encore, une solution existe : la collecte de textile !

Cela a représenté plus de 200 000 T de textiles collectés en France en 2020. Pour cela, vous pouvez déposer vos textiles usagés, même déchirés ou abîmés, dans une borne de collecte. Il faut que les tissus soient propres, secs, n’aient pas de tâche de peinture et soient mis dans un sac.

Une fois le déchet textile collecté et trié, il aura une fin de vie adapté à sa nature, son état… S’il est encore en bon état, il pourra être réutilisé tel quel, c’est-à-dire revendu à moindre coût dans une boutique de seconde main ou donné. Sinon, il sera recyclé :

• en effilochage (non-tissés pour le bâtiment, l’automobile, le rembourrage),
• en coupe (chiffons à usage industriel, ménager), en défibrage (fils pour nouvelles étoffes),
• ou en broyage (composites, plastiques, briques, bétons).

Des adresses en Haute-Loire

Nous vous proposons quelques adresses et bons plans en Haute Loire.

Quoi	Où	Quoi, par qui ?
Troc Party	Yssingeaux	Frip Troc Party par les Colibr’Yss
	Brioude	Partagerie et Café troc de fringues par la Clef
Location de tenues	Brives Charensac	Robes de rêves pour louer robes de soirée et de mariage
	Sur internet	Les cachotières
Friperies, ressourceries	Le Puy-en-Velay	Emmaüs
		La Rafistolerie
	Yssingeaux	Bouge ta fripe
	Brioude	Réagir 43
	En ligne	Emmaüs a également créé sa plateforme en ligne, proposant entre autres des vêtements et chaussures
Réparateur de textile (aussi appelé couturier)	Haute-Loire	Retrouvez toutes les adresses ici.
Borne de collecte de textile	Haute-Loire	Retrouver toutes les bornes de collecte ici.

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