Publié le 14/01/2020 - 5 minutes de lecture

Vendredi 17 janvier à 20h30, au théâtre du Mayapo au Puy-en-Velay, ne manquez pas Poézic, un spectacle tout en délicatesse qui va vous faire du bien au moral. DEVERJAC a rencontré Mickaël Faure, l’auteur de ce spectacle, pour en savoir plus 😉

MARCEL : Mickaël, peux-tu te présenter brièvement ?

Salut Maurice. Comme je n’arrive pas à aligner un pied ni un vers devant l’autre, au bout de deux ou trois je titube, je fais des zigs et des zags dans le vague. N’étant pas très doué pour le patinage artistique, je passe plus de temps le cul par terre et la tête en l’air. « C’est la faute à Voltaire ». Je m’initie donc à l’art de la chute ascensionnelle version Camusienne.

Disons que je crois jouer avec les mots et c’est eux qui s’amusent de moi. On joue à se narguer, se draguer, se dribler. Et vie d’amant, se sont toujours eux qui gagnent, mais comme je n’ai rien à perdre…

Tu vas jouer « Poézic » au Mayapo le 17 janvier. Comment est venue l’idée de ce spectacle ?

J’étais dans un sentier sinueux pour me rendre en Chaponie et je vois deux gars qui faisaient du stop, avec un sax et un violon dans le dos. Comme ça n’avait pas l’air d’être des lapereaux de six semaines, je m’arrête. Ils m’expliquent, un rien désappointés, que Boby Lapointe leur a posé un lapin et que Bourvil n’est pas dispo pour leur prochain Zénith. Je leur dis que ça tombe à point nommé car j’avais, de mon côté, rendez-vous avec Stan Getz et Stéphane Grappelli mais que mon GPS m’a planté. Ils me rétorquent : « ouais, c’est ça, on connaît la musique ». Le gars au sax avait également une guitare avec lui et il m’a dit cette chose étrange en dégainant son instrument (enfin je m’entends) : tu sais petit, la Zic, c’est pas du Nougat, c’est comme « La vie en boucle »*. Et là, j’ai senti monter en moi, comme un « Vertige des ombres »… du genre western. Il continua : « Moi, c’est Docteur Jean No et lui c’est Mister Jacqu’eau, le roi de l’archet et du ciseau, ancien de la marine des vagabonds ». Sentant le scalpe se rapprocher dangereusement, j’ai esquivé par quelques pas de « Danse Vitale ».

Ils m’ont dit qu’ils s’appelaient les JNJ**. Je me suis dis, ah, « Angie », ça sonne bien ça, on tient peut-être un tube. Je me présentais à mon 45 tours, de poitrine : « My Name is Jazzer, Mick Jazzer ».

Un rien intimidé par ces deux colosses, je leur propose sur le champ d’embarquer dans ma Ferrari de Type 4 ailes à vent version Devos avec sa deux veaux. De surcroît, ils avaient une imposante caisse pour leur sono. Je me suis pensé tout bas : « on sait jamais, s’il y a Carlos Ghosn qui s’y cache, j’ai peut-être gagné le gros lot ». En fait, y avait bien un gars en or dedans : il s’appelait Garcimore Nanar.

Quelle est ton rapport avec la musique en général ?

Tant que c’est pas moi qui en joue, j’adore.

Je suis très « chanson française », par ce que c’est la seule langue que je comprends à peu près, même si je n’ai rien contre le Rock’n’roll. Plutôt hétéroclitoris en la matière. Mais quand ça jazz, z’adore comme la zava avec Zavata et sans avatar.

Très classique, sinon.

Tu écoutes quoi en ce moment ?

Le silence. Sinon, j’ai fait une petite cure épicée de Jean-Marc Le Bihan et Gainsbourg, avec un soupçon de Bourvil et de Reggiani, le tout assaisonné à la sauce Nougaro.

Quel est ton livre ou quels sont tes livres de chevet ?

« Manuel indocile de sciences sociales (éd. La Découverte) ». Mais si on est à cheval sur les mots, il n’est pas sur mon chevet. Je lis peu au lit, mais outre les livres qui jonchent le sol de la chambre, sur mon chevet s’en trouvent (en équilibre précaire) 5 ou 6 que je n’ai pas achevés. Ils m’attendent et sont très patients, à tel point que je les oublie parfois. Ils se rappellent à moi quand je fais la poussière.

Quels sont tes projets artistiques ?

C’est un peu comme les bouquins dans la chambre mais disons que pour l’instant, c’est « Poézic ». Ensuite, y a bien un recueil ou deux qui attendent sagement depuis des lustres, quelques centaines de feuilles gribouillées à débarbouiller. Peut-être une expo de barbouilles. Ne rien faire est un projet artistique à plus long terme, quand je serai grand. C’est tout un art, n’est-ce pas, comme disait Raymond. D’autant que, comme le relève l’oncle Hercule : de nos jours, plus on se rapproche de la retraite, plus elle recule.

Ton endroit préféré pour boire un verre en Haute-Loire ?

La source de Bonnefont. 

Ton endroit préféré pour manger en Haute-Loire ?

Sans aucun jeu de mot ni aucune connotation quelconque : un verger.

Ton lieu fétiche dans notre beau département ?

J’apprécie tout le département : entre la vallée de la Loire et la vallée de l’Allier, entre le secteur du Mézenc en hiver et le lac du Bouchet, mon cœur balance…

Ton acrostiche MARCEL

MAGIE
AMITIÉ
RÉVERIES
CLITORIS
ÉVOLUTION
LIENS

* « La Vie en boucle », Jean Noël Vuidart, prix de la nouvelle Jazz en Velay 2018.
** Cf. disque CD « Ronde, JNJ ». Jean-Noël Vuidart & Jacques Bresson, 2019.

DEVERJAC

 

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